Les organisateurs ne renoncent pas à la tenue de la manifestation, malgré l'interdiction qui lui a été opposée par la Drag de la wilaya de Béjaïa. Le Forum des droits humains que la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) devait organiser du 8 au 12 décembre a été interdit par les services concernés de la wilaya de Béjaïa. Une interdiction notifiée par la Direction de la réglementation et des affaires générales (Drag) qui, affirme le vice-président de la Ligue, Saïd Salhi, n'en a pas évoqué le motif. La Drag a, en effet, émis un "avis défavorable à la tenue de cette manifestation" en date du 6 décembre. Suite à cette interdiction, une de plus et de trop, les responsables de la Laddh ont tenu, hier, au Centre de documentation en droits de l'Homme (CDDH) à Béjaïa, une réunion avec leurs partenaires qui œuvrent à la promotion ou à la protection des droits de l'Homme, à l'instar d'Amnesty International, section de Béjaïa, du Rassemblement action jeunesse (RAJ) et des membres de la société civile locale. Parmi eux, les animateurs des Cafés littéraires de Béjaïa et d'Aokas, des syndicats autonomes et autres animateurs associatifs activant à l'échelle locale et au sein de l'université. Ils ont collectivement décidé de maintenir l'activité et d'appeler à organiser des actions et de ne plus être à la merci de l'administration. Il faut dire qu'en octobre dernier, la Laddh s'est vu signifier une fin de non-recevoir pour une autre activité, à savoir l'université d'été prévue à Souk El-Tenine. En guise de protestation, et pour ne pas se plier au diktat de l'administration, les militants des droits de l'Homme avaient tenu, en octobre dernier, une "université populaire" à la place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel, en présence des acteurs sociaux, à leur tête Me Hocine Zehouane, et des acteurs politiques, à l'instar de Karim Tabbou. Comme pour la 5e édition du Forum des droits humains, les responsables de la Laddh ont décidé de se rabattre sur le CDDH pour la tenue de la 6e version. Un Forum qui s'ouvre, aujourd'hui, en présence de Me Zehouane, de Mme Oussedik d'Amnesty International Algérie, d'Abdelouahab Fersaoui, mais assurément en l'absence de l'ambassadeur de l'Union européenne en Algérie, qui était initialement annoncé. "Nous sommes à la énième interdiction non motivée en dépit de toutes les actions et recours de la Ligue auprès des autorités compétentes ; cette interdiction traduit un acharnement de l'administration à notre encontre du fait que la Ligue constitue un témoin gênant", a dénoncé le vice-président de la Laddh, Saïd Salhi, ajoutant que "le Forum sera maintenu, ainsi que toutes les activités, inscrites au programme avec nos partenaires des droits de l'Homme et de la société civile". Notre interlocuteur devait rappeler que la Ligue a déjà saisi le tribunal administratif sur ces interdictions, mais que malheureusement, celui-ci s'est déclaré incompétent. Il estime, par ailleurs, que "l'administration s'est fourvoyée et a trompé par la même occasion l'opinion nationale sur l'histoire de la représentativité". Le Café littéraire de Béjaïa est le premier à témoigner sa solidarité à la Ligue suite à "cette interdiction (qui) intervient après celle qui a frappé la tenue de l'université d'été qui devait avoir lieu le 5 octobre 2017 à Souk El-Tenine". Le Café littéraire condamne aussi "cette violation de notre droit de réunion et d'organisation et interpelle partis politiques, syndicats, associations, écrivains, artistes, pour une grande action de solidarité avec la Laddh. Seule une mobilisation unitaire permanente pour la défense de nos droits et libertés démocratiques peut en finir avec ce pouvoir mafieux, rétrograde, autocrate et liberticide". M. Ouyougoute