Le siège de la wilaya de Relizane a connu hier une tension extrême avec l'organisation d'un sit-in auquel ont participé plus d'une quarantaine de personnes, amis et parents des harragas portés disparus depuis quelques jours. Ils avaient pris la mer, nous dit-on, avec deux autres jeunes natifs de Mostaganem, tous amis et voisins. Sur place, les manifestants brandissaient des banderoles et une pancarte avec les portraits des disparus de ce quartier. "Ramenez nos enfants ! Rendez-nous nos frères !", ont scandé les manifestants qui se sont rués vers le siège de la wilaya. "Nous voulons qu'ils ramènent les dépouilles de nos enfants ; nous voulons les corps", ont réclamé les protestataires. La ville de Relizane est secouée depuis quelques jours par la tragique disparition en mer de plusieurs de ses enfants. Âgés entre 21 et 31 ans, ils sont 15 Relizanais, issus, pour la plupart, de la commune du chef-lieu, à être portés disparus depuis lundi dernier, alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Espagne depuis la plage de Sidi Mansour, dans la wilaya de Mostaganem. C'est sur une embarcation de fortune qu'ils ont tenté de rejoindre les côtes espagnoles, avant d'être surpris par le mauvais temps. Un drame qui a mis en émoi tous les habitants de cette wilaya, qui sont toujours dans l'attente d'informations sur le sort des disparus. Les parents et voisins de ces jeunes harragas déplorent "l'inaction" des autorités algériennes. Avant-hier, les habitants de la commune de Relizane ont entamé une action de solidarité avec les parents des harragas disparus et protesté contre la "passivité" des autorités face à ce drame. Face à la colère des habitants, les sages ont tenté de raisonner les jeunes en colère. Ils ont évoqué la difficulté des recherches en mer et la nécessité de patienter pour avoir des informations certaines. E. Yacine