Le risque d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord "reste très réel", a averti hier le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à six semaines de la date prévue du Brexit. "Ce sera peut-être le choix du Royaume-Uni, mais jamais le choix de l'UE", a dit M. Juncker dans l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, deux jours après une rencontre infructueuse avec le Premier ministre britannique Boris Johnson à Luxembourg. "Il ne s'agit certainement pas de faire semblant de négocier", a prévenu pour sa part le négociateur de l'UE, le Français Michel Barnier, une critique voilée qui pourrait viser Boris Johnson, accusé dans son pays de manquer de sérieux dans les négociations. "Dans cette extraordinaire et complexe négociation (...) il est de notre responsabilité de poursuivre ce processus avec de la détermination, avec de la sincérité", a ajouté M. Barnier qui s'exprimait juste après M. Juncker. La question irlandaise reste le principal point de blocage des discussions. Londres veut la suppression du "backstop" ou filet de sécurité, la clause de sauvegarde prévue pour empêcher le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord, province britannique, et la République d'Irlande.