Entendu avec ses frères par le juge instructeur près le tribunal de Sidi M'hamed le 8 août dernier, l'ancien ministre des Télécommunications avait bénéficié du privilège de juridiction. L'ancien ministre des Télécommunications Moussa Benhamadi a été placé hier sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison d'El-Harrach, où il retrouvera ses trois frères déjà détenus. Selon des sources médiatiques, l'ancien ministre des TIC est poursuivi dans le dossier relatif au groupe familial, Condor Electronics. Entendus dans cette affaire le 8 août dernier par le juge instructeur près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, trois frères Benhamadi, dont le P-DG du groupe, ont été placés en détention préventive. Mais Moussa Benhamadi, un membre de la fratrie et dirigeant d'une des filiales du groupe familial, a bénéficié du privilège de juridiction en sa qualité d'ancien ministre. Son dossier a été transmis à la Cour suprême, au même titre que celui de l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, poursuivi dans la même affaire. Après une audition qui s'est déroulée le 7 août dernier, le procureur de la République a transmis le dossier de l'affaire au juge d'instruction près la même juridiction qui a mis en accusation quarante personnes physiques et six personnes morales pour des crimes liés au "blanchiment d'argent et transfert de biens obtenus par des faits de corruption à l'effet d'en dissimuler la source illicite dans le cadre d'un groupe criminel, dilapidation et utilisation de fonds de banque, incitation d'agents publics à exploiter leur influence effective et supposée dans le but de bénéficier d'indus privilèges", a indiqué le communiqué du parquet d'Alger. La justice leur reproche également "le financement occulte des partis politiques, bénéfice du pouvoir et de l'influence des agents de l'Etat, des collectivités locales, des entreprises et des institutions publiques de droit public, des entreprises publiques économiques, des entreprises publiques à caractère industriel et commercial lors de la passation des contrats, des marchés et d'avenants à l'effet d'augmenter les prix ou de modifier, en leur faveur, la qualité des produits et des services et de l'approvisionnement". "Ont été inculpées six personnes morales représentant des sociétés commerciales appartenant à des membres de la famille Benhamadi", avait précisé le communiqué. Parmi les personnes poursuivies, on retrouve Benhamadi Abderrahmane (homme d'affaires, gérant et actionnaire dans le groupe Condor), quatre membres de sa famille, le directeur général de la société Travocovia relevant du groupe, trente-quatre cadres et fonctionnaires relevant des secteurs de la poste, des télécommunications et des technologies de l'information et de la communication, de la santé et de la réforme hospitalière, des transports, des finances et de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), avait précisé le parquet d'Alger. Le juge d'instruction a ordonné le placement en détention provisoire de prévenus, dont Benhamadi Abderrahmane (gérant et actionnaire dans le groupe Condor), ses 2 frères, le directeur général de la société Travocovia, 3 cadres à Mobilis, 2 cadres à la Direction de la santé et de la réforme hospitalière, l'ex-directeur des domaines de l'Etat d'Alger, le chef d'inspection des impôts de Chéraga, le directeur d'une agence de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), ainsi que le chargé des opérations financières lors de la campagne électorale de l'ex-président de la République, avait conclu le document du tribunal d'Alger.