Hôpital, logements sociaux, stade communal, bibliothèques et crèches communales, revêtement de chemins, équipement et extension de structures de santé… sont autant de projets en attente de lancement ou d'achèvement depuis de longues années dans la région. "Promesses de Gascon". C'est par cette expression que les citoyens, élus et autres observateurs dans la localité de Maâtkas, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qualifient les promesses des pouvoirs publics quant à l'implantation de nouveaux projets ou la relance de ceux déjà lancés dans cette région, et qui ont fait l'objet de "gel", suite aux restrictions budgétaires imposées au pays depuis quelques années. Hôpital, restructuration de chefs-lieux, logements sociaux, stade communal, bibliothèques et crèches communales, poste avancé de la Protection civile, revêtement de chemins, équipement et extension de structures de santé… sont autant de projets en attente de lancement ou d'achèvement depuis de longues années dans la région. Pourtant, les promesses des responsables des divers secteurs sont nombreuses, et ce, à tous les niveaux de responsabilité. Dans la commune de Maâtkas, le stade, la bibliothèque et la crèche dont les travaux ont été entamés au début des années 2000 pour certains de ces projets ne sont toujours pas achevés. Un membre de la coordination des comités de village de cette commune dit n'avoir cessé d'attirer l'attention des autorités sur l'état très lamentable du développement en général dans la région mais que les entrevues, démarches auprès des divers walis qui ont défilé à la tête de la wilaya et autres autorités ainsi que les nombreuses actions de protestation sur le terrain n'ont abouti qu'à des promesses restées au stade des vœux pieux. "Cela fait des années que nous revendiquons l'amélioration du cadre de vie de la population. En vain. Que de fois, on annonçait la relance ou le démarrage de projets qui manquent cruellement à la région, sans que cela soit suivi d'effet sur le terrain. C'était le cas, encore récemment, du poste avancé de la Protection civile qu'on a promis d'implanter au niveau du parc auto communal, sous huitaine ou quinzaine, alors que nous en sommes à plusieurs mois et aucun indice pour le début des travaux n'est visible. Pourtant, c'est une doléance vieille d'une trentaine d'années", nous dira-t-il. "Il en est de même pour la réfection des conduites de l'AEP en PHED, l'extrême dégradation de toutes les routes, l'état des établissements scolaires…", ajoutera-t-il. De son côté le P/APC de Souk El-Tenine, M. Slimane Khermous, ne fait pas dans la dentelle pour tirer à boulets rouges sur les pouvoirs publics, qu'il accuse "de blocage et de bradage délibéré". Dans cette commune, deux grands projets structurants, à savoir le réaménagement du chef-lieu et la réalisation d'un hôpital de 60 lits, ont été annoncés et retenus depuis le début des années 90. Idem pour le lot de 60 logements sociaux. "Nous avons fait notre campagne avec des promesses électorales de tout faire pour la réalisation de ces grands projets qui donneront à notre collectivité une tout autre dimension. Mais à présent, nous faisons face au blocage de l'administration pour des motifs fallacieux, comme les études techniques, l'attente de la commission d'arbitrage, l'inscription au ministère, alors que tout cela est censé être fait depuis longtemps", a-t-il déploré tout en soulignant qu'"il y a absence de volonté politique, c'est la seule explication plausible". "Sinon comment expliquer, à titre d'exemple, que le projet d'hôpital qui, après avoir bénéficié, après réévaluation, d'une enveloppe de 200 milliards de centimes et l'octroi du marché, en gré à gré, à l'entreprise étatique Cosider, pour laquelle nous avons réuni toutes les conditions favorables de travail, on nous apprend ces derniers temps, alors que les travaux devaient être entamés depuis des mois, que les cahiers des charges seront déposés au ministère prochainement pour validation ? C'est-à-dire, c'est du "on efface tout et on recommence" qui prendra certainement des années supplémentaires, alors que l'étude technique et toutes ces démarches ont été faites bien avant", a ajouté M. Khermous sur un ton courroucé et dépité. Etant dans l'incapacité de réaliser tous ces projets d'une importance capitale pour sa commune et sa population, cet édile est allé, en signe de protestation, jusqu'à déposer un préavis de démission dont l'ultimatum est fixé au 1er novembre prochain. "Si d'ici là, ces projets ne sont pas entamés, je rendrai le tablier, car je ne suis pas un simple administrateur réduit au simple fait de la signature de la paperasse. Je suis un élu de la population et je suis là pour réaliser ses aspirations", a conclu notre interlocuteur.