Pour le 2e samedi consécutif, les habitants ont tenu un autre rassemblement devant le siège de la maison de la culture pour exprimer leur ras-le-bol et protester contre l'état dégradé de la transsaharienne dans sa partie liant les wilayas de Ghardaïa à Tamanrasset. De nombreux protestataires ont ainsi pris part à cette action qui tend à devenir une tradition hebdomadaire jusqu'à l'aboutissement des revendications formulées par la population qui insiste sur l'ouverture d'une enquête visant à faire toute la lumière sur les milliards dépensés pour la réhabilitation d'une route qui demeure toujours impraticable. Les manifestants, des jeunes pour la majorité, exigent aussi le jugement des responsables impliqués dans la passation des marchés à des entreprises nationales devant être classées sur la liste noire en raison de "l'amateurisme et du bricolage" nuisant à leur réputation déjà remise en cause suite aux imperfections constatées dans la réalisation de certains tronçons de cette route de la mort. Le ministre des Travaux publics et des Transports est invité à visiter Tamanrasset en se déplaçant par route pour parvenir à comprendre la colère et la souffrance des usagers de la RN1, particulièrement les transporteurs de voyageurs, les routiers et les ambulanciers qui souffrent le martyre lors du transfert des malades vers les hôpitaux du Nord. "L'Etat veut raccorder l'Algérie à l'Afrique, et nous voulons relier Tamanrasset à Alger", "La corruption est l'inévitable conséquence de l'absence de contrôle et du jugement des défaillants", "La RN1 est au dernier rang des classements des routes nationales", "Non à la discrimination", "Le terrorisme routier est voulu", "Si réellement un seul Etat nous réunit, où est la route qui nous relie ?" sont entre autres les slogans que l'on pouvait lire sur les écriteaux et banderoles arborés par les participants à ce rassemblement de protestation. Ces derniers demandent le dédoublement de la route et la réalisation d'un chemin de fer, à l'instar de plusieurs wilayas de la République. Il faut noter que, suite à la manifestation de samedi dernier, une délégation présidée par le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, s'est rendue sur les tronçons en chantier dont la livraison est prévue avant mars 2020. Le wali a même demandé d'adresser une dernière mise en demeure à l'une des entreprises engagées avant d'entamer les procédures de résiliation du marché. Aux yeux des protestataires, cette sortie est toutefois perçue comme énième coup de théâtre de ce wali qui, faut-il le rappeler, n'a pas honoré les engagements qu'il avait pris depuis plus d'une année quant au respect des délais et de la qualité des tronçons à réaliser.