Réunis lundi dans l'hémicycle de l'APW, les présidents d'APC de la quasi-totalité de la wilaya de Tizi Ouzou, qui ont déjà refusé d'organiser l'élection présidentielle annulée du 4 juillet dernier, ont, à nouveau, opposé un niet catégorique à toute participation à l'organisation de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. "Nous, présidents des Assemblées populaires des communes de Tizi Ouzou, après avoir pris acte de la volonté du pouvoir illégal et illégitime à maintenir la tenue de l'élection présidentielle pour le 12 décembre 2019, rejetée par le peuple dans le fond et dans la forme, réitérons notre position immuable de rejet du futur simulacre, visant le maintien du même système contre la volonté des millions d'Algériennes et d'Algériens qui, depuis le 22 février, ne cessent d'appeler, par une formidable mobilisation pacifique, au départ du système et de toutes les figures et symboles qui l'incarnent à ce jour", lit-on dans la déclaration rendue publique par les présidents d'APC. Dans leur déclaration, les présidents d'APC ne se sont pas limités à exprimer leur rejet de participer à l'organisation de l'élection présidentielle, mais s'en sont également pris en termes virulents à l'instance dite "indépendante" de l'organisation des élections. "Considérant l'institution d'une autorité pour l'organisation des élections dans son contexte de création, ses premières pratiques, ainsi que sa composante, incarnée par son président dont le parcours renseigne bien sur sa fidélité au système mafieux, nous dénonçons cette énième manœuvre visant à perpétuer le régime en place", lit-on dans ladite déclaration. Selon le président de l'APC d'Ath Aïssi, Berchiche Heyouni, "les P/APC n'ont pas voulu ajouter, dans leur déclaration, le qualificatif d'indépendant à la commission puisque celle-ci n'a absolument rien d'indépendant". Tout en appelant les citoyennes et les citoyens à maintenir le caractère de la mobilisation pacifique de la révolution et à demeurer vigilants face aux diversions et velléités machiavéliques du système agonisant, les présidents d'APC de la wilaya de Tizi Ouzou ont tenu, lit-on dans leur déclaration, à "condamner les multiples formes de pression et d'intimidation exercées à l'encontre des agents de l'administration". Toujours selon Berchiche Heyouni, "certaines anciennes pratiques et pressions subsistent encore et sont exercées notamment sur les secrétaires généraux par le biais de l'administration de wilaya et les chefs de daïra, qui ne cessent de les harceler et de les intimider à longueur de journée". Concernant les participants à cette rencontre d'avant-hier, le P/APC d'Ath Aïssi a expliqué que toutes les tendances étaient représentées. "Même les P/APC RCD, qui n'ont pas fait partie de la coordination lorsqu'elle a été mise en place, ont fini par l'intégrer, et certains d'entre eux font même désormais partie du bureau", a expliqué notre interlocuteur, précisant qu'une autre réunion du bureau de la coordination est déjà prévue pour jeudi prochain afin de peaufiner certaines questions car, dit-il, "nous ne sommes pas parvenus à nous entendre sur certains détails pratiques". À l'APC de Larbâa Nath Irathen, dirigée par le FLN, une affiche est placardée sur la porte, fermée, du bureau des élections sur laquelle on peut lire : "Bureau des élections fermé. Les fonctionnaires de l'APC rejettent l'élection présidentielle du 12/12/2019." Samir LESLOUS