Dans la wilaya de Tizi Ouzou, de nombreux maires n'ont pas lancé l'habituelle opération de révision du fichier électoral qui devait débuter hier, mettant ainsi à exécution leur refus d'organiser l'élection annoncée par Bensalah en violation de la volonté populaire. Parmi les présidents d'APC qui ont annoncé publiquement leur refus ne figurent pas seulement ceux de l'opposition, incarnée par le RCD et le FFS, mais aussi des présidents d'APC des partis du système, à savoir le FLN, le RND, TAJ et le MPA dont les directions ont été déjà largement désavouées par leurs bases militantes. La première salve est sortie de Yakourène où le maire, d'obédience FLN, a fait savoir dans un courrier adressé au wali qu'il ne procéderait ni à la révision du fichier électoral ni à la préparation de l'élection du 4 juillet. "Cela par respect à la volonté populaire dont je tiens ma légitimité", a-t-il précisé dans son courrier rendu public. Dans la même soirée du 14 avril, puis encore le lendemain, c'est une pluie de déclarations similaires qui sera enregistrée sur les réseaux sociaux. "Nous avons le regret de vous informer que nous ne procéderons pas à la révision des listes électorales prévue pour le 16 avril, ni à la mise en œuvre de la logistique inhérente à l'organisation de l'élection présidentielle, et ce, par respect à la volonté du peuple dont nous sommes l'émanation directe", lit-on dans un courrier adressé par le maire du RND de Fréha au wali de Tizi Ouzou. La même fin de non-recevoir a été également adressée par le maire de Béni Aïssi élu sur la liste de TAJ d'Amar Ghoul. Les présidents d'APC issus des partis d'opposition ont été virulents dans leurs déclarations, la plupart d'entre eux n'ayant même pas jugé utile d'adresser leur courrier au nouveau wali de Tizi Ouzou qu'ils disent ne pas reconnaître et qu'ils qualifient, tantôt d'"illégitime" et tantôt de "clandestin". Le maire d'Agouni Gueghrane a préféré s'adresser à la population dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Hier, en fin de journée, les APC qui ne s'étaient pas encore exprimées à ce sujet étaient rares. Une réunion des maires était prévue dans l'après-midi au siège de l'APW et devait déboucher sur la signature d'une déclaration commune.