Alors que les premières chaleurs viennent à peine d'être ressenties, et malgré un taux de remplissage appréciable du barrage de Taksebt, les habitants des villages environnants se plaignent déjà du manque d'eau dans leurs robinets. C'est le cas aussi bien à Ath Aïssi, à Beni Douala et à Aït Mahmoud qu'à Irdjen, une commune située sur l'autre versant du barrage. Dans un courrier adressé le 21 juin dernier aux autorités concernées, le P/APC d'Ath Aïssi, Berchiche Heyouni, a même tiré la sonnette d'alarme concernant la situation à laquelle sont confrontés les habitants de sa commune. "Nous avons le regret de porter à votre connaissance que malgré le passage au système de distribution d'une journée sur deux, nous enregistrons un manque flagrant en matière d'alimentation en eau potable qui est dû essentiellement au manque de pompage, ce qui aggrave la situation et crée un désagrément à la population de la commune", écrit le président. La situation ne diffère pas dans les trois autres communes du pourtour du barrage de Taksebt, à savoir Beni Douala, Aït Mahmoud et Irdjen où les témoignages font état d'un manque d'eau qui commence à être ressenti par les habitants. La situation semble encore plus restrictive à Beni Douala et à Aït Mahmoud, deux communes mitoyennes où les habitants ne reçoivent déjà de l'eau potable qu'un jour sur deux, et parfois un jour sur trois. "À ce rythme, nous redoutons que la situation empire car n'oublions pas que nous ne sommes qu'au tout début de l'été", redoute un habitant de Taguemount Azzouz. Contacté quant à ce manque d'eau, Menad Yacine, le chargé de communication à l'Algérienne des eaux (ADE), explique que, dans l'état normal des choses, la station monobloc dessert ces localités un jour sur deux, mais qu'en raison de l'instabilité et des coupures d'énergie, dues essentiellement à la surconsommation en ces périodes de grosses chaleurs, la station de pompage se met à l'arrêt. "Parfois, on procède à l'arrêt préventif du pompage, de plusieurs heures, lorsque les coupures d'énergie risquent de causer des préjudices aux pompes dont le coût s'élève en moyenne à 150 millions de centimes", explique notre interlocuteur ajoutant qu'à ces arrêts s'ajoutent souvent également des coupures dues aux travaux, comme c'est le cas actuellement à Irdjen. "Cela n'est pas sans affecter le programme de distribution", précise-t-il, ajoutant que "certaines localités, comme la région côtière, sont également affectées par ce problème d'eau à cause de l'augmentation de leur population durant la saison estivale", justifie-t-il.