Le président-directeur général de l'aéroport d'Alger, Tahar Allache, a été relevé hier de ses fonctions, a-t-on appris de sources concordantes, à la grande satisfaction d'un grand nombre de travailleurs de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d'Alger (SGSIA), qui n'avaient de cesse de se plaindre de sa gestion. Selon des sources aéroportuaires, le désormais ex-P-DG a été remplacé le jour même par Mustapha Sabbahi, qui connaît très bien la maison pour avoir occupé le poste stratégique de directeur général adjoint de l'Etablissement de gestion des services aéroportuaires d'Alger (EGSA) il y a de cela quelques années. Jusque-là, il était cadre à l'Etablissement national de la navigation aérienne (ENNA). "C'est un grand changement qui va s'opérer avec le nouveau venu", nous a confié notre source, qui a assuré que "Sabbahi jouit d'une très bonne réputation auprès des travailleurs", soutenant que "de grands efforts devront être fournis pour remettre les choses sur les rails". Force est de reconnaître que Tahar Allache ne laisse pas derrière lui un bon héritage, notamment en matière de gestion, mais pas seulement. Faisant l'objet d'une enquête judiciaire et sous ISTN, Tahar Allache a fini par susciter le mécontentement de sa propre tutelle qui a enclenché, récemment, une enquête interne suite aux nombreuses réclamations émises par les passagers quant à la nouvelle aérogare internationale. Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne que de nombreuses défaillances caractérisent cette enceinte, inaugurée depuis plus de cinq mois, qui aurait dû faire la fierté d'Alger en constituant une vitrine honorable pour le pays. Or, un petit tour au sein de l'aéroport suffit pour constater que la nouvelle bâtisse est loin d'obéir aux normes internationales et ce, malgré le budget énorme dépensé pour sa réalisation et la longue attente des Algériens pour disposer d'un aéroport digne de ce nom. Au final, c'est la déception générale chez les passagers qui n'ont pas manqué de dénoncer cette défaillance haut et fort dans la presse, sur les réseaux sociaux et en s'adressant à l'Association des consommateurs (mauvaise organisation des espaces, absence de sièges, mauvaise signalisation, anarchie au parking, attente interminable des bagages, etc.). C'est d'ailleurs la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, notamment avec le dernier scandale en date de l'employée qui a dénoncé sur les réseaux sociaux bien des lacunes dans la gestion. Un énième cri de détresse des travailleurs de la SGSIA qui ont paralysé l'aéroport en 2015 et ont demandé le départ d'Allache, sans succès. Reste que l'affaire qui a fini par avoir raison de lui n'est autre que l'accusation émanant du groupe Ultra Electronics (société britannique) en 2018. L'ex-patron des aéroports d'Alger s'est retrouvé avec plusieurs de ses proches collaborateurs cités dans une affaire de rétro-commissions qui a atterri sur le bureau gouvernemental britannique Serious Fraud Office (SFO), qui a enclenché une enquête sans qu'on puisse en connaître la suite. En mai dernier, c'est l'Inspection générale des finances (IGF) du ministère des Finances qui s'est mise de la partie, en menant, à son tour, des investigations, dont les résultats étaient sans équivoque. Nabila SaIdoun