L'Exécutif a décidé de substituer au paiement cash des importations le recours au différé de paiement de neuf mois, sans que celui-ci excède une année. Le gouvernement vient d'imposer de nouvelles mesures quant au paiement et au transport des importations. C'est du moins ce qui ressort d'une instruction du ministère des Finances adressée, le 29 septembre dernier, à l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef), relative aux importations de téléphones mobiles et d'articles électroménagers en CKD/SKD. "J'ai l'honneur de vous informer que nous avons été destinataires d'un courrier émanant de monsieur le chef de cabinet du ministère des Finances portant n°189/cc/MF/ du 29/09/2019 nous informant des mesures prises par les pouvoirs publics relatives aux importations de téléphones mobiles et de produits électroménagers en CKD/SKD", écrit le délégué général de l'Abef dans une correspondance envoyée, le 30 septembre dernier, aux présidents et directeurs généraux de banques et établissements financiers, dont Liberté détient une copie. L'Abef évoque, dans sa correspondance, la décision de "substitution au paiement cash des importations actuellement en usage, le recours au différé de paiement de neuf mois, sans que celui-ci excède une année, s'agissant des opérations des produits électroménagers (les produits blancs et les produits gris) et de téléphone". L'Abef précise que "ces importations doivent être payées en FOB". FOB, qui signifie "Free on board", soit littéralement "sans frais à bord", est un Incoterm, à savoir un terme se rapportant à l'ensemble des droits et devoirs dans le cadre de négociations internationales. Il désigne les accords commerciaux suivant lesquels le prix d'une marchandise exclut ses frais de transport. Par ailleurs, les opérateurs doivent recourir, en priorité, aux capacités nationales de transport maritime (pavillon national), chaque fois qu'un tel choix est possible. L'Abef signale que la mesure relative au règlement FOB des importations doit être élargie, dans une seconde phase, à l'ensemble des importations au plus tard le 31 décembre 2019. Ces nouvelles mesures et procédures ont pour objectif de rationaliser les importations. En dépit de nombreuses restructurations et d'une aide financière répétitive, la compagnie publique battant pavillon national ne couvre, dans les meilleures années, que 10% du marché du transport des marchandises, laissant l'essentiel des affaires et des profits aux compagnies étrangères qui imposent leurs tarifs. Selon certains experts, la contribution de la flotte nationale aux opérations d'importation ne dépasse pas 2,5% au niveau national. Ces experts soutiennent que, globalement, l'Algérie subit un surcoût important qui se chiffre en millions de dollars. Pour rappel, deux conventions ont été signées, en août dernier, entre le Groupe algérien de transport maritime (Gatma), d'une part, et l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), d'autre part, pour promouvoir l'utilisation de la flotte maritime nationale et limiter ainsi le recours aux moyens de transport étrangers en vue de réduire les dépenses en devises pour l'importation de blé et de poudre de lait.