Le Festival du monde arabe (FMA) dont la 20e édition aura lieu du 25 octobre au 17 novembre à Montréal verra la participation d'une brochette d'artistes algériens, selon la programmation dévoilée mardi en conférence de presse. Si l'ouverture de cette édition sera consacrée à une création artistique intitulée "Et la femme chanta Dieu", le rendez-vous automnal du FMA fera la part belle à la musique algérienne. Adlen Fergani, héritier d'une grande lignée d'incontestables étoiles du malouf, revisitera ce patrimoine andalou qui a prospéré à Constantine. Le lendemain, c'est la musique populaire algéroise qui sera à l'honneur avec la prestation du chanteur chaâbi Azzedine El-Maghrebi, un habitué de la scène montréalaise. Cheb Anouar sera de retour dans la métropole québécoise avec Nadia Baroud. Ce duo fera chanter l'Algérie dans un spectacle unique qui coïncide avec le gala annuel organisé par la Fondation Club-Avenir. Toujours dans la même veine de la musique classique algérienne, la troupe El-Djenadia de Boufarik se produira le 9 novembre dans la prestigieuse place des Arts. L'association de la musique andalouse, dont c'est la première sortie en Amérique du Nord, contera au public la nouba venue de loin. Fondée en 1985 par des mélomanes qui ont à cœur de sauvegarder l'héritage musical andalou, l'association El-Djenadia ambitionne de faire revivre ce patrimoine culturel authentique. Le festival sera aussi l'occasion à nombre d'artistes marocains, syriens, libanais, tunisiens, égyptiens et autres de célébrer la musique orientale et nord-africaine. Les arts de la scène seront clôturés en apothéose par un hommage à la diva Oum Kalthoum le 17 novembre. Le public aura droit ainsi à une véritable odyssée musicale qui retracera le parcours flamboyant de l'étoile du Nil. Le Hirak s'invite aussi au FMA. Le 31 octobre, dans le cadre du Salon de la culture du festival, Wassyla Tamzali donnera une conférence ayant pour thème : "Le Hirak et les femmes, nous ne voulons pas exercer de tyrannie". Pour sa part, Miloud Chennoufi, professeur au collège des Forces canadiennes de Toronto, abordera les accords de Versailles au lendemain de la Première Guerre mondiale et leurs incidences sur le monde arabe. Côté cinéma, l'Algérie sera présente par le biais d'Amine Sidi-Boumediène avec son film Abou Leïla. Le FMA qui assume une certaine arabité laïque a vu le gouvernement provincial retirer son financement, a déploré Leïla Mahiout, vice-présidente du FMA. Une décision qui risque de freiner le FMA dans son élan de développement, a-t-elle ajouté. Pour elle, le FMA est en mode survie. Le thème de l'édition de cette année n'est pas fortuit : "Au midi du monde, 20 ans d'acrobaties", allusion aux difficultés rencontrées par le festival durant ses deux décennies d'existence.