Kader Japonais, Hasna El-Becharia, Abbas Righi, Lila Borsali et le groupe Freeklane seront les stars du festival montréalais. Ils se produiront avec le soutien de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). L'Algérie sera à l'honneur cette année à l'occasion du Festival du monde arabe (FMA), dont le coup d'envoi de la quinzième édition est prévu vendredi à Montréal. Les artistes algériens ont la part belle dans la programmation dont les trois volets arts de la scène, salon de la culture et cinéma, ont été dévoilés à l'occasion d'une conférence de presse. Le groupe algérien Freeklane se produira en ouverture du festival, programmé du 24 octobre au 8 novembre sous le thème générique de "15 folies métèques". Le groupe, dont l'étymologie vient du mariage du mot anglais "free" et le vocable "aklan", esclaves en berbère, porte le flambeau d'une Algérie jeune et rebelle. Depuis sa révélation par la Radio nationale en 2011, le groupe ne cesse de conquérir un public de plus en plus large. Il est récipiendaire du "Prix du meilleur groupe de rock fusion en Algérie", attribué par l'ambassade des USA en 2012. La cantatrice Lila Borsali et le maître du malouf Abbas Righi célébreront, le 31 octobre, l'héritage millénaire d'une Andalousie mythique, avant d'animer un atelier sur le patrimoine musical andalou. La diva Hasna El-Becharia animera, le lendemain, la soirée du gala d'excellence de la fondation Club Avenir qui coïncide avec le 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. La "rockeuse du désert" fera un come-back très attendu après sa sortie réussie en 2013 à l'occasion du Festival Nuits d'Afrique. Ainsi, l'espace d'une soirée, la poésie soufie puisée dans l'immensité du Sahara rayonnera outre-Atlantique. Pour sa part, le prince du raï, Kader Japonais promet d'enflammer la scène montréalaise avec sa voix rauque dans un spectacle qui risque d'être déjanté. Outre les arts de la scène, d'autres activités sont programmées dans le cadre de ce festival. Au salon de la culture, Miloud Chennoufi abordera la thématique de l'émigration dans son volet intégration avec tout ce que cela génère comme intercompréhension et énergie dont aucune société multiculturelle ne peut faire l'économie. Martin Vinette explorera les représentations de la guerre d'Algérie dans le cinéma français. Par ailleurs, une table ronde abordera les points communs entre les Kurdes et les Berbères : territoires à cheval sur plusieurs pays et identités ostracisées poussant les élites à initier un combat pour la reconnaissance de leurs spécificités linguistiques et culturelles. L'arbitraire qui frappe ces deux cultures pose la problématique de la démocratisation des espaces moyen-oriental et nord africain. Contre l'Etat islamique Signalons que dans la catégorie cinéma, aucune production algérienne n'est programmée cette année au festival, qui sera clôturé par une performance artistique en hommage à la Syrie et l'Irak, confrontés à la montée du nébuleux groupe terroriste Etat islamique. Dans le même sillage, une journaliste photographe qui a accompagné une équipe d'observateurs des droits de l'homme en Syrie, revient avec un documentaire très fouillé sur les atrocités de la guerre civile. Le documentaire intitulé "Une histoire syrienne", sera projeté le 28 octobre. "Alors que toutes les contrées du monde arabe, et plus particulièrement la Syrie et l'Irak, plongent dans une violence moyenâgeuse et absurde, le FMA fait appel, une fois de plus, au grand art afin d'y faire face et de préserver le rêve d'une véritable émancipation, faisant écho à la grandeur de cette culture raffinée qui a offert à l'humanité ces joyaux de musique et de poésie que sont les maqam et les qudud", écrivent les organisateurs sur le site internet du FMA. Une manière pour eux de dénoncer les terroristes qui s'en prennent pas seulement à la vie des hommes et des femmes sans défense, mais aussi à leur culture. Ce clin d'œil qui colle à l'actualité brulante dans la région prendra la forme d'un spectacle intitulé "Tapis volant, d'Alep à Bagdad", animé par la chanteuse irakienne Farida Mohammad Ali et le Syrien Hamam Khairy, aujourd'hui, tous deux exilés en Europe.