"Houma mâamdine oua h'na samtine" (Eux ils insistent, nous, nous sommes têtus). C'est par cette expression qui exprime le rejet de la prochaine élection que le mouvement populaire a pris le départ du siège de la wilaya, lieu de rendez-vous des hirakistes. En ce vendredi 4 octobre, le 33e depuis le déclenchement de la révolution du 22 février, la foule a gardé toute son énergie à ne pas céder un iota de ses revendications de l'heure, à savoir le rejet pur et simple de l'élection du 12 décembre prochain. "Les dés sont pipés car les signes avant-coureurs d'une mascarade électorale se dessinent chaque jour", nous soufflera à l'oreille l'un des marcheurs, tout en ajoutant : "Imposer une si importante échéance électorale qui engage l'avenir d'un pays sous la menace et les interpellations des activistes ne peut que se traduire par un échec." Cette déclaration en dit long sur ce que réserveront les électeurs à l'échéance fixée au 12 décembre. D'où les slogans qui se sont concentrés principalement sur le rejet de l'élection et celui qui a fixé sa date : "Hada el âam makench l'vote". Les manifestants qui ont pris l'itinéraire habituel en passant par le lycée Maghni-Sandid-Mohamed et le siège de l'OPGI pour prendre la direction de la place du 9-Décembre-1960 à travers les deux boulevards principaux, Mohamed-Boudiaf et 1er-Novembre, n'ont pas manqué de dénoncer la justice qui, selon les slogans scandés tout au long de l'itinéraire, ne fonctionne que par le téléphone ("Adala be tiliphoune"). La foule, qui continue, comme chaque vendredi, de revendiquer le départ de Bensalah et de Bedoui symboles de la fraude, a promis qu'elle ne retournera pas chez elle et que la révolution se poursuit avec la même détermination. "Hada echaâb jamais i'ouali" et "El vote ouallah men dirou, Bedoui ou Bensalah lazem itirou, wallah ma habsine". Par ailleurs, il est à signaler que les islamistes étaient très discrets, pour ne pas dire absents, et ce, contrairement aux vendredis écoulés.