La communauté universitaire a manifesté hier pour le 33e mardi consécutif. Mais, contrairement aux rendez-vous précédents, la manifestation a été réprimée par la police qui a déployé un dispositif très dense. En effet, la 33e marche hebdomadaire des étudiants à Bordj Bou-Arréridj, où le mouvement commence à reprendre vie, a été encadrée, hier, par un impressionnant dispositif policier dès la sortie de l'enceinte de l'université Bachir-Ibrahimi. La police a procédé à plusieurs interpellations parmi les manifestants. Certains seront relâchés après avoir subi des interrogatoires musclés, selon des témoignages concordants. "Des manifestants ont été embarqués vers différents commissariats de la ville, où certains ont subi humiliation et interrogatoire avant d'être fichés sur les registres de la police puis relâchés", dira un étudiant à sa sortie du commissariat central. "Ahna talaba, machi Tliba" (Nous sommes des étudiants et non pas Tliba), a-t-il ajouté. Tôt dans la matinée d'hier, la route qui mène de l'université au centre-ville de Bordj Bou-Arréridj a été quadrillée. La cité Mounia, lieu où les étudiants et la population se rejoignent pour manifester ensemble, a été investie par les éléments de la police en uniforme appuyés par d'autres policiers en civil ainsi que par la Brigade de recherche et d'intervention. Les étudiants, accompagnés de quelques professeurs et de citoyens, ont marché pour réitérer les mêmes revendications, à savoir le rejet total de la feuille de route que le régime en place tente d'imposer. Les manifestants, avant d'être stoppés par les forces de l'ordre, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, au rendez-vous électoral programmé pour le 12 décembre et à la répression : "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Pas de marche arrière et emmenez-nous tous à la fourrière",…