Cette organisation a appelé "au respect des libertés d'expression,de réunion et de manifestation qui sont grandement menacées". L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme (OMCT), une ONG relevant de la Fédération internationale des droits de l'Homme (Fidh) a dénoncé, hier, la répression généralisée en Algérie et appelé les autorités algériennes à cesser les condamnations des militants des droits de l'Homme et à libérer immédiatement les détenus politiques et d'opinion. "Des centaines de personnes ont été arbitrairement arrêtées depuis début septembre, dont de nombreux défenseurs des droits humains. L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme (Fidh-OMCT) appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle ainsi qu'au respect des libertés d'expression, de réunion et de manifestation qui sont, à deux mois de l'élection présidentielle, grandement menacées en Algérie", a indiqué cet observatoire dans un communiqué rendu public, affirmant que ces pratiques tendent à s'accroître pour empêcher des manifestations pacifiques. Pour cette organisation, l'arbitraire, la répression et l'emprisonnement de manifestants constituent un mauvais signe qui vise à saper toute démarche lucide pour instaurer une période de transition démocratique. "À deux mois de l'élection présidentielle du 12 décembre, cette vague d'arrestations arbitraires, qui a clairement pris pour cible les défenseurs des droits humains, est un très mauvais signal pour une éventuelle transition vers la démocratie en Algérie", s'inquiète Mme Alexandra Poméon, responsable de cet observatoire. Pour Mme Poméon, le recours du régime à la répression dénote de la seule démarche à vouloir étouffer toutes les libertés pour sauver un système décrié depuis le 22 février dernier. En ce sens, elle dira que "le régime en place tente par tous les moyens de se maintenir au pouvoir et d'étouffer le mouvement de contestation pacifique en cours, instaurant un climat de peur par la répression (…) Les libertés d'expression, de réunion et de manifestation doivent être rétablies au plus vite à travers le pays". Tout en déplorant cette vague d'arrestations arbitraires, le secrétaire général de l'observatoire, Gerald Staberock, a, de son côté, appelé les autorités algériennes à la libération "immédiate et inconditionnelle des défenseurs des droits humains arbitrairement détenus", rappelant que "leurs droits procéduraux doivent être respectés en toutes circonstances". L'observatoire rappellera que la mobilisation populaire pacifique du 22 février a barré la route à "la candidature du président Abdelaziz Bouteflika" qui briguait un cinquième mandat, "puis contre son projet de se maintenir au pouvoir dans le cadre d'une transition à l'issue de son quatrième mandat. Des manifestations populaires et pacifiques, d'une ampleur inédite, sont organisées depuis, tous les vendredis à travers le pays". Vu l'état des lieux, l'observatoire a cité les cas édifiants de cet arbitraire, dont le journaliste et lanceur d'alerte Saïd Boudour, membre de la section d'Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh, membre de la Fidh), la mise sous mandat de dépôt du coordinateur de l'UDS (non agréée), Karim Tabbou, les militants de l'association Rassemblement actions jeunesse (RAJ), Fodil Boumala, arrêté le 18 septembre et incarcéré à la prison d'El-Harrach ou encore Samir Belarbi, arrêté le 16 septembre et placé sous mandat de dépôt, des jeunes manifestants qui battent le pavé chaque vendredi pour revendiquer le départ du système et de ses symboles. FARID BELGACEM