Des ONG des droits de l'homme multiplient les pressions sur le gouvernement algérien. A une semaine de la tenue de la 9e session du Conseil d'association Union européenne - Algérie, prévue pour le 19 mai, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH), Amnesty International, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et Solidar interpellent Federica Mogherini pour mettre sur la table des discussions la question du respect des droits de l'homme. Dans une lettre adressée à Mme Mogherini, Johannes Hahn, haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et Commissaire pour l'élargissement et la politique européenne de voisinage, les cinq ONG leur demandent «d'utiliser cette rencontre ministérielle pour soulever au plus haut niveau l'appel à la libération de dix militants du droit au travail, détenus arbitrairement en Algérie depuis des mois…». Dans leur document, les ONG des droits de l'homme rappellent que «l'exercice du droit à la liberté de réunion et de manifestation reste sérieusement entravé en Algérie, bien que l'état d'urgence ait été levé il y a quatre ans». Elles évoquent «la récente multiplication des actes de harcèlement contre les militants du droit au travail qui démontre l'urgence d'une réaction forte de l'UE et de ses Etats membres, sur la base des orientations de l'UE concernant les défenseurs des droits de l'homme et de la déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme des Nations unies, afin d'apporter un soutien urgent et visible à ces militants». Les ONG, connues pour leur combat pour la défense des droits de l'homme, réitèrent leurs recommandations à Bruxelles pour «exhorter» les autorités algériennes à «libérer immédiatement et inconditionnellement tous les militants du droit au travail qui n'ont fait qu'exercer leur droit légitime à la liberté d'expression et au rassemblement pacifique». Et parmi les autres revendications des organisations des droits de l'homme, figurent l'abrogation de la loi n°12-06 sur les associations et l'élaboration d'une nouvelle loi conforme aux normes internationales en la matière et la suppression du décret interdisant depuis 2001 les réunions et manifestations à Alger. Les ONG insistent également sur la nécessité de «veiller en toutes circonstances à ce que les défenseurs des droits humains et tous les acteurs engagés en Algérie puissent exercer pleinement leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique sans crainte de harcèlement ou d'ingérence». Au chapitre des droits de la femme, les cinq organisations s'interrogent sur le retard mystérieux de l'atterrissage de la loi portant la protection des femmes au Sénat.