Le juge d'instruction près le tribunal de Baïnem (Bab El-Oued) a prononcé, hier, la mise sous contrôle judiciaire de six manifestants, arrêtés la veille lors de la 33e marche des étudiants à Alger, a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) dans un communiqué. Il s'agit de l'étudiant de l'USTHB Fouad Bachène, ainsi que de cinq autres manifestants, à savoir Slimane Hamitouche (membre du Comité des familles des disparus), Amar Rokeïba (vendeur en pharmacie), Noureddine Khimour, Lyès Rachid et Ali Mechoud. Selon Me Seddik Mouhous, l'un des huit avocats de la défense, les six manifestants ont été présentés d'abord devant le procureur près le tribunal de Bab El-Oued qui a ordonné une ouverture d'instruction, puis ils sont passés devant le juge d'instruction. Les deux chefs d'inculpation retenus étaient "attroupement non armé, désobéissance" et "atteinte à l'ordre public". Les six manifestants doivent pointer au tribunal deux fois par semaine. Les six manifestants devraient bientôt repasser devant le juge d'instruction qui va les auditionner de nouveau. "Le juge d'instruction va bientôt les auditionner et ensuite rendre son verdict. Il pourrait décider de prononcer une ordonnance de renvoi à un procès, comme il pourrait y avoir une ordonnance de non-lieu. Mais les deux probabilités sont ouvertes", a-t-il affirmé, tout en expliquant que la comparution n'a pas eu lieu lors d'une audience publique, il n'y avait que les accusés. Il indique que "les avocats de la défense vont suivre l'affaire, s'il y a du nouveau". Des six manifestants, l'étudiant Fouad Bachène a été le seul à avoir passé une nuit en garde à vue. Arrêté mardi, il a été transféré à Sidi Abdallah. Fouad Bachène, activiste de l'USTHB, est l'étudiant qui s'est introduit à la réunion du panel de Karim Younès pour lui dire devant les caméras que les Algériens rejettent l'élection présidentielle du 12 décembre, ont rappelé les avocats de la défense. A. R.