Le CNLD appelle les familles des détenus et les citoyens à tenir des sit-in devant les tribunaux de Bab El Oued et de Sidi M'hamed, à partir de 9h30, pour exiger la libération de tous les détenus. Des commissions rogatoires ont été ordonnées par le tribunal de Sidi M'hamed pour avoir des informations complémentaires dans la procédure d'instruction sur les détenus du mouvement populaire. La décision concerne les prisonniers résidant en dehors de la wilaya d'Alger. «Samedi, nous avons appris par le biais des avocats que le juge du tribunal de Sidi M'hamed a ordonné une commission rogatoire (enquête sociale) pour sept détenus résidant hors d'Alger. Il s'agit probablement de détenus de Haizer (Bouira). C'est grave, car il ne s'agit pas de criminels», s'offusque Kaci Tansaout, coordinateur du Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Pour Tansaout, les juges «cherchent à gagner du temps». «Comme nous le savons, la détention préventive ne doit pas dépasser quatre mois, alors que les détenus en sont actuellement à 93 jours de détention. Le procureur peut demander à prolonger ce délai. Les commissions rogatoires permettent aux juges de gagner du temps en attendant d'étudier les recours déposés par les avocats. Les juges d'Alger cherchent à se sortir du piège. A Annaba, Chlef, Batna, les juges ont libéré les détenus, mais à Alger, particulièrement à Sidi M'hamed, des manifestants sont maintenus en prison», s'étonne le coordinateur du CNLD. Quelque 70 détenus sont à la maison d'arrêt d'El Harrach. «Le chiffre fluctue. On ne peut pas avoir un chiffre exact de tous les détenus d'opinion», relève Arezki Challal, porte-parole du collectif des familles des détenus. Aujourd'hui, des prisonniers seront auditionnés. Bounouh Nabil et Mohand Ameziane Belehoul seront présentés devant le juge du tribunal de Sidi M'hamed. Même procédure pour Akli Okbi qui sera auditionné le même jour par le juge du tribunal de Bab El Oued, précise le CNLD sur sa page Facebook. Sellini interpellé par les avocats «Il s'agit d'auditions dans le fond, comme les juges l'ont fait déjà le 5 septembre avec quatre détenus et jeudi passé avec un des vendeurs de pin's. Ils font ça pour gagner du temps et jouer sur les nerfs des familles», s'offusque Tansaout. Le CNLD appelle les familles des détenus et les citoyens à tenir des sit-in devant les tribunaux de Bab El Oued et de Sidi M'hamed à partir de 9h30, pour exiger la libération de tous les détenus. «En tant que parents de détenus, nous exigeons la libération inconditionnelle de tous les détenus d'opinion. Nous nous réservons par ailleurs le droit de saisir les instances, les institutions et les organisations nationales et internationales qui ont pour vocation de défendre les droits», annonce Challal. Les familles ont-elles un espoir ? «Tout dépendra de l'évolution de la situation. Nous espérons que Gaïd reviendra à la sagesse», souhaite-t-il. Tansaout signale que 22 personnes arrêtées vendredi dernier ont été libérées, à l'exception d'une seule, qui serait originaire la wilaya de Tizi Ouzou, «mais nous attendons de confirmer l'information». Un courrier devrait être envoyé au bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Sellini, pour avoir plus de détails sur l'information qu'il a donnée à El Khabar, sur la libération des détenus «dans deux semaines», nous a confié une source. Par ailleurs, il est à signaler que le procès du fonctionnaire licencié du ministère de l'Intérieur, Mourad Amiri, poursuivi pour «insulte, injure et atteinte à corps constitué» par le ministre de l'Intérieur, Salah-Eddine Dahmoune, a été reporté au 29 septembre.