Les citoyens de trois communes de la wilaya de Béjaïa ont procédé en fin de semaine à la fermeture de bureaux communaux pour exprimer leur rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre. Le procédé choisi par les protestataires des trois communes, à savoir Beni Ksila, El-Flaye et Beni Djellil, auxquelles il faut ajouter la station balnéaire de Melbou (voir Radar de Liberté du 9 octobre 2019), est le même. Les protestataires se présentent devant lesdits bureaux de vote, avec des planches, des clous et des marteaux, afin de les sceller. Leur action a coïncidé avec la fin de l'opération de révision exceptionnelle des listes électorales, qui s'est déroulée du 22 septembre au 6 octobre, et avec des pancartes portant des slogans hostiles à la tenue de cette élection présidentielle. Lesquelles pancartes sont ensuite accrochées sur les portes des bureaux, mis sous scellés. "Ulac lvot ulac", "Pas d'élections avec la issaba (bande)", lit-on sur ces pancartes. Et dans la commune du chef-lieu de wilaya, des dizaines de citoyens ont organisé, avant-hier, un sit-in de protestation devant le bureau municipal des élections pour manifester leur refus de l'élection présidentielle du 12 décembre. Ces manifestants, qui n'ont pas pu accéder au bureau de vote pour le fermer à cause du dispositif policier déployé sur les lieux, ont scandé à tue-tête le fameux slogan hostile aux élections : "Ulac lvot ulac". À noter que trois semaines après la convocation du corps électoral par le chef de l'Etat par intérim, 120 postulants à la candidature ont déjà procédé au retrait des formulaires de souscription des signatures individuelles, selon l'Autorité nationale indépendante des élections, présidée par Mohamed Chorfi. Parmi les postulants au prochain scrutin présidentiel figurent notamment l'ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, qui se présente en qualité de candidat indépendant. En outre, des responsables de partis politiques, à l'instar de l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, président du parti Talaïe El-Hourriyet ; Abdelaziz Belaïd, président du Front El- Moustakbal ; et trois anciens ministres sous Bouteflika, en l'occurrence Mihoub Mihoubi (Rassemblement national démocratique, RND), de Abdelkader Bengrina, président de Mouvement El-Bina (islamiste), et de Belkacem Sahli, président de l'Alliance nationale républicaine (ANR). M. OUYOUGOUTE