La marche du 14e vendredi consécutif, hier à Béjaïa, du mouvement populaire "pour le changement radical de système" et "pour une transition démocratique sans les figures du système" est la plus impressionnante des précédentes marches en terme de mobilisation. Comparativement aux 13 marches passées, celle d'hier a atteint son summum de mobilisation. C'est une véritable marée humaine à perte de vue. Ils étaient des centaines de milliers à braver le jeûne pour participer à ce rendez-vous de l'histoire. Ni la faim, ni la soif, ni la chaleur torride et le temps lourd n'ont dissuadé ces centaines de milliers de citoyens de tous âges à battre le pavé pour réaffirmer leur détermination à lutter pacifiquement jusqu'à l'aboutissement de leur combat. Comme toutes les marches d'avant, celle d'hier, la troisième durant ce Ramadhan, a démarré lentement de l'esplanade de la maison de la culture Taous-Amrouche pour sillonner ensuite les artères principales de la ville de Béjaïa. À 13h, l'esplanade est déjà noire de monde. Quelques minutes après, la marée humaine s'est ébranlée pour battre le pavé dans les grands boulevards traversant la capitale des Hammadites, en scandant les slogans traditionnels de leur mouvement hostiles au pouvoir. "Ulac lvot ulac", "Makench el intikhabat yal issabat", "Klitou lebled ya serraqine", "Allah allah yababa, Gaïd Salah raïs el îssaba", "Pouvoir assassin", "Dawla madania matchi askaria" sont autant de slogans scandés par les marcheurs et de mots d'ordre portés sur des banderoles géantes et pancartes brandies par ces derniers aux côtés du drapeau national et de l'emblème amazigh tout au long de l'itinéraire de la marche. Par moments, les manifestants entonnaient en chœur des chants patriotiques et des chansons engagées de Matoub Lounès, d'Oulahlou et autres. Il faut dire que cette marche du 14e vendredi a scellé le rejet de l'élection du 4 juillet prochain. L'élection est définitivement compromise et la voie de la transition s'impose d'elle-même. La marche de ce 14e vendredi consécutif à Béjaïa a vu la participation du leader de l'Union démocratique et sociale (UDS) — un parti non agréé — Karim Tabbou. Ce dernier a été la vedette de la marche. L. OUBIRA