Alors que l'on était sans nouvelles du président du RAJ, c'est incidemment que l'avocate Me Bakhti a découvert qu'il était incarcéré à la prison d'El-Harrach. Arrêté jeudi devant le tribunal de Sidi M'hamed, le président du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) a été présenté vendredi devant le procureur et mis sous mandat de dépôt à la prison d'El-Harrach, a indiqué, hier, Saïd Salhi, le vice-président de la Laddh, en relevant que cela s'est déroulé "sans la présence des avocats et sans en informer sa famille". Son incarcération a été découverte incidemment par l'avocate Me Aouicha Bakhti. "Aujourd'hui, je viens de la prison d'El-Harrach, je viens de voir les détenus du RAJ qui ont été arrêtés dimanche dernier, et alors que je m'apprêtais à leur apprendre que leur camarade Fersaoui avait été arrêté et qu'il les rejoindra dimanche, quelqu'un est rentré, Karim Boutata, et m'a appris que Fersaoui avait été amené à la prison. Un autre détenu, Ahcène Kadi, du RAJ, a confirmé aussi l'avoir croisé vendredi, en indiquant n'avoir pas eu le temps de discuter avec lui. Il m'a même dit qu'il l'a vu porter les couvertures du nouvel arrivant", déclare l'avocate. L'information a surpris cette dernière qui s'est étonnée que "le mis en cause n'avait pas été présenté devant le procureur et que même s'il l'avait été, personne n'en avait été informé". L'avocate rappelle que Karim Tabbou avait été, lui aussi, présenté devant le procureur sans la présence de ses avocats. Ce qu'elle considère comme "une irrégularité". Enfin, Me Bakhti a indiqué qu'elle allait demander "un permis de communiquer" pour pouvoir entrer en contact avec lui. Arrêté jeudi à la fin du sit-in de solidarité avec les détenus d'opinion, Fersaoui a contacté sa famille par téléphone le même jour vers 17h pour l'informer qu'il était en garde à vue sans en préciser l'endroit. Le RAJ a, pour sa part, affirmé dans un communiqué, hier, qu'il était toujours sans nouvelles, depuis le jeudi 10 octobre 2019, de son président. En se demandant s'il s'agissait "d'une interpellation ou d'un kidnapping par des agents de l'Etat d'une personne qui jouit de tous ses droits", le RAJ a "dénoncé l'acharnement contre les animateurs de l'association". Le Collectif de la société civile pour une transition démocratique et pacifique a également condamné fermement et dénoncé, dans un communiqué, la détention arbitraire d'Abdelouahab Fersaoui et "exigé sa libération immédiate et sans condition". Le collectif a, en outre, dénoncé "la violation manifeste, par les autorités algériennes, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui a pourtant été ratifié par l'Algérie", avant d'appeler les autorités algériennes à "libérer tous les prisonniers d'opinion dont le nombre dépasse la centaine".