Pour le RAJ, la réaction des services de sécurité est une "escalade dans la répression" et une "propension et une volonté du pouvoir réel à étouffer toute voix discordante". Le rassemblement organisé, hier, par les familles des détenus et des militants politiques, devant la prison d'El-Harrach, n'a pas été épargné par la répression et les arrestations. Ainsi, à peine l'action de protestation entamée, les services de répression, mobilisés en grand nombre, ont empêché la tenue du rassemblement. Plusieurs manifestants ont été, ainsi, arrêtés et conduits vers les commissariats de la capitale. Les personnes interpellées ont finalement été libérées en fin d'après-midi. Selon des manifestants ayant pris part à l'action, la police a ciblé les militants les plus en vue afin de les arrêter. La plupart des manifestants interpellés sont connus pour être des animateurs du mouvement de rue. Dans un communiqué rendu public, hier matin, l'association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) a souligné qu'un "rassemblement des familles de détenus d'opinion, des militants et des activistes devant la prison d'El-Harrach, pour exiger la libération des détenus d'opinion, a été empêché par les services de sécurité et de nombreuses personnes ont été interpellées dont des militants du RAJ parmi lesquels Saïda Deffeur, Karim Boutata, Aïssous Sofiane, Henna Larbi, Aïssous Massinissa et Bouider Hmimi". Pour le RAJ, la réaction des services de sécurité est une "escalade dans la répression" et "une propension et volonté du pouvoir réel à étouffer toute voix discordante". Tout en dénonçant "ces interpellations injustifiées" et qui "constituent une atteinte flagrante aux libertés individuelles et collectives, aux droits de manifestation et de rassemblement des Algériens", le RAJ exige "la libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées et de tous les détenus d'opinion". Le RAJ a, par ailleurs, appelé "à la vigilance, à la solidarité et à la mobilisation de tous les acteurs, des activistes et de toutes les forces vives de la société pour défendre nos droits à la libre expression et pour préserver les espaces publics réappropriés au prix de lourds sacrifices". Pour sa part, le Front des forces socialistes (FFS) a condamné, dans un communiqué, "les arrestations des citoyens et des militants politiques, dont ceux du FFS, pour s'être solidarisés avec les détenus politiques et d'opinion incarcérés à la prison d'El-Harrach". "Le FFS exige leur libération immédiate et inconditionnelle et dénonce, encore une fois, les atteintes aux libertés individuelles et collectives par les tenants du pouvoir", a ajouté le communiqué.