Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a réagi, hier, au renouvellement systématique de la détention préventive des détenus d'opinion et des manifestants par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger). Dans un communiqué rendu public, cette organisation a dénoncé cet état de fait en affirmant qu'"un des juges d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger a osé, encore une fois, franchir les limites de la bêtise. En renouvelant la détention provisoire pour quelques détenus d'opinion, ce juge confirme que l'appareil judiciaire est entre les mains de cette bande et au service de la contre-révolution". Craignant pour les autres détenus qui risquent de subir le même sort, le CNLD a indiqué que "le peuple algérien n'est pas dupe. Le pouvoir actuel veut maintenir ces détenus, otages du régime, pour faire du chantage au mouvement populaire et opérer un coup de force électoral pour régénérer le système", tout en soulignant que "les autres détenus d'opinion et politiques, otages d'un système grabataire, connaîtront donc le même sort dans les prochains jours". Rappelant qu'il avait déjà tiré la sonnette d'alarme en alertant l'opinion publique depuis le début des auditions dans le fond, le CNLD a dénoncé "vigoureusement cette décision des juges qui sont en train de servir le régime pour prolonger la survie du système agonisant". Pour le CNLD, le renouvellement ordonné du mandat de dépôt intervient au moment où le peuple algérien poursuit son combat et sa mobilisation pacifique dans l'union et "grave son nom en lettres d'or dans l'Histoire de l'Algérie de demain", déplorant que "les juges vont à leur encontre en servant de moyen de répression". Convaincu de la détermination des Algériens à poursuivre ce combat jusqu'à la libération de tous les détenus d'opinion et politiques, et que le changement radical du système se confirme quotidiennement, le CNLD a relevé que "la mobilisation citoyenne, à chaque action de soutien aux détenus et à leurs familles, est un message à ces juges qui, pourtant au mois de mars, ont prêté serment devant le peuple algérien de ne jamais condamner ou juger toute personne arrêtée durant cette révolution du Sourire". Et le Comité d'interpeller les magistrats : "L'Histoire retiendra tout acte et toute déclaration. Les générations futures sauront tout et ces otages d'aujourd'hui sont nos héros de demain, comme ceux d'hier qui ont libéré l'Algérie du colonialisme français", écrit le CNLD, qui appelle, par ailleurs, la société civile et toutes les forces vives du pays à "s'unir autour des mêmes revendications populaires et à faire échec aux tentatives visant la révolution" et a lancé un appel pour renforcer les rangs lors de la marche de vendredi prochain, notamment les carrés des familles des détenus à travers toutes les wilayas du pays. "Aucune répression, aucune justice, surtout la justice soumise, aucune secte et aucun pouvoir ne peuvent arrêter tout un peuple en marche, uni et pacifique et plus que jamais mobilisé pour la libération de l'Algérie", conclura le CNLD, qui rappelle les idéaux du hirak, à savoir une Algérie libre et démocratique, la libération de tous les détenus d'opinion et politiques, l'instauration d'un Etat civil et non militaire et le changement radical du système à travers une transition démocratique.