L'itinéraire de la marche s'ébranlera de la place des Martyrs, où il est prévu le dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes d'Octobre 88, vers la place du 1er-Mai, à partir de 12h30. La commémoration du 5 Octobre, date anniversaire de la révolte populaire de 1988, revêt cette année un cachet bien particulier. Elle intervient pendant la révolution pacifique du peuple en cours depuis le 22 février et, précisément, au lendemain de la 33e manifestation hebdomadaire contre le système. Conscients de la symbolique de cette journée particulière, plusieurs organisations et militants du hirak ont lancé, via les réseaux, un appel à une forte mobilisation populaire à cette occasion. Parmi les acteurs qui exhortent à faire de cette commémoration une halte revendicative figure, notamment, le Comité national pour la libération des détenus (Cnld) qui a appelé, via sa page facebook, à une marche dans la capitale pour réclamer "la libération de l'ensemble des détenus du hirak" ainsi que le "départ du système en place". L'itinéraire de la marche est prévu de la place des Martyrs à la place du 1er-Mai, à partir de 12h30. Le comité prévoit le dépôt, au passage, d'une gerbe de fleurs, à la place des Martyrs, à la mémoire des victimes du 5 Octobre 1988. Une action que le Cnld compte renouveler chaque samedi et ce, jusqu'à la libération de l'ensemble de détenus. "Tous, chaque samedi dans la rue pour la libération des détenus", écrit le comité dans son appel intitulé "Pour la mémoire, contre l'oubli" et "Pour une Algérie libre et démocratique". Dans la déclaration du Cnld, il est précisé que l'appel est lancé "à la société civile, à la communauté universitaire, aux avocats de la défense des détenus et à toutes les forces vives de la nation". "Nous appelons la société civile, la communauté universitaire, les avocats de la défense des détenus et toutes les forces vives de la nation qui s'inscrivent dans les revendications de la révolution et qui aspirent à un changement radical du système pour sauver l'Algérie, à rejoindre la marche pacifique de ce samedi 5 Octobre 2019 (aujourd'hui, ndlr) à Alger", écrit le Cnld, qui dénonce l'incarcération "arbitraire" de dizaines de manifestants placés en détention préventive depuis plus de trois mois. "Plus de 105 jours, des femmes et des hommes, patriotes et soucieux de l'avenir de notre Algérie, sont mis en prison pour des accusations infondées", rappelle le comité, non sans s'indigner de la dictature militaire qui, après trente et un ans, "prend de nouvelles formes pour recycler le système en place". "Trente et un ans après les événements d'Octobre 1988, qui étaient une continuité du Printemps berbère d'Avril 1980, la dictature militaire prend de nouvelles formes pour recycler le système en place", regrette le Cnld, qui dénonce, en outre, "l'étouffement financier de la presse et le verrouillage des médias — publics et parapublics — accompagnés d'une campagne de propagande contre toute voix opposante réclamant le changement radical du système". Outre l'appel du Cnld, plusieurs appels anonymes ont été lancés sur les réseaux sociaux. Des initiatives similaires sont annoncées dans d'autres villes du pays.