Le député FLN, déchu de son immunité parlementaire, a été annoncé en fuite en Tunisie, puis en Italie et, enfin en Grande-Bretagne où il aurait entrepris une démarche pour demander l'asile politique. Le député du parti du Front de libération nationale (FLN) de la wilaya d'Annaba, Baha-Eddine Tliba a été placé, jeudi, sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison d'El-Harrach par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger). Le mis en cause est accusé de "blanchiment d'argent" et de "financement occulte de partis politiques". Ainsi, la rumeur qui a circulé mercredi matin sur l'arrestation du député s'est finalement avérée juste. Le lieu de son arrestation n'a pas été confirmé officiellement. S'il est plus vraisemblable qu'il ait été interpellé à Oued Souf, d'autres rumeurs ont situé le lieu de la capture du fugitif en Tunisie. Le prévenu n'a pas fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Du moins le parquet n'a pas publiquement communiqué à ce sujet. Tout comme il n'a pas communiqué sur la présentation du détenu devant le juge instructeur, encore moins sur la décision prise à son encontre, à savoir le mandat de dépôt. L'opinion apprendra l'incarcération de Tliba à travers des sources médiatiques, notamment les médias publics qui citent des sources judiciaires. Aucune source officielle n'avait fait état de l'arrestation du richissime homme d'affaires de la wilaya d'Annaba. Il faut rappeler que Baha-Eddine Tliba avait fait l'objet de deux convocations pour se présenter devant le procureur de la République et le juge d'instruction pour être entendu dans des affaires de grande corruption. Sa "disparition" a donné lieu à des spéculations. Il a été annoncé en fuite en Tunisie, puis en Italie et, enfin en Grande-Bretagne où il aurait entrepris une démarche pour demander l'asile politique. Menacé par un mandat d'arrêt international qui allait être délivré au bout de sa troisième non-présentation devant la justice, Baha-Eddine Tliba aurait trouvé refuge à El-Oued, une ville qu'il connaît bien pour en être originaire. Il aura fallu près d'un mois aux services de sécurité pour pouvoir, enfin, le localiser et l'arrêter. Depuis qu'il a "quitté" Alger, Baha-Eddine Tliba n'a donné aucun signe de vie, y compris à ses proches. Sa principale résidence, sise à El-Hadjar, a été toujours placée sous haute surveillance par les services de la Gendarmerie nationale. Déchu de son immunité parlementaire (à laquelle il n'a pas renoncé volontairement) le 25 septembre dernier par l'Assemblée populaire nationale (APN) à la demande du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, le député du FLN était poursuivi dans plusieurs affaires de corruption par les tribunaux d'Annaba et d'Alger et a tenté, en vain, de fuir la justice. Du coup, le ministère de la Justice a privilégié le tribunal de Sidi M'hamed pour auditionner cet oligarque, notamment sur le financement occulte de la campagne électorale du président déchu Bouteflika, les campagnes électorales du FLN lors des élections législatives et locales et l'enquête qui avait ciblé les enfants de l'ex-secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes (incarcéré à El-Harrach) sur l'affaire liée à l'arrestation de son fils, avant les législatives de 2017, pour avoir monnayé des postes d'élus à l'APN sur les listes FLN.