Le député du FLN comparaîtra le 7 octobre prochain devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed dans le cadre d'une enquête liée au financement occulte de la campagne électorale du président déchu Bouteflika. Les services de la Gendarmerie nationale ont effectué, hier, une perquisition dans la résidence principale, située à Annaba, du désormais ex-député du parti du Front de libération nationale (FLN) Baha-Eddine Tliba. Selon des sources concordantes, cette opération intervient après que des rumeurs, faisant état de la fuite du député du FLN à l'étranger pour échapper à la justice algérienne, eurent circulé avec insistance sur les réseaux sociaux, plusieurs blogs et sites d'information. Durant cette perquisition, les gendarmes ont interrogé des membres de la famille de Tliba sur sa disparition depuis quelques jours d'Alger et d'Annaba. Ce qui confirmerait, dans l'absolu, que Tliba aurait quitté le sol algérien pour l'étranger par voie illégale, sachant que le concerné n'a été signalé dans aucun poste frontière ou autre aéroport du pays. L'attitude de Tliba à vouloir garder, contre vents et marées, son immunité parlementaire et sa disparition, depuis quelques jours des radars, ont donné lieu, dans la nuit de dimanche à lundi, à des rumeurs, voire des informations faisant état de sa sortie du territoire national pour fuir la justice algérienne. À l'évidence, rien ne pourrait empêcher le concerné de circuler librement tant qu'il n'a fait l'objet, jusqu'ici, d'aucune mesure d'interdiction de sortie du territoire national (ISTN). D'autant, explique un avocat contacté par nos soins, que "la levée de l'immunité parlementaire ne signifie nullement que le concerné fait l'objet d'une ISTN. La loi veut qu'une fois qu'un député ou un sénateur perd son immunité, le concerné devient un citoyen mis à la disposition de la justice". Mais les folles rumeurs se sont accentuées, hier, allant jusqu'à préciser sa destination, en l'occurrence la Tunisie, où il devrait faire des contrôles médicaux, avant de changer de destination. En revanche, nos sources ont indiqué que Tliba avait effectivement été aperçu dimanche à Annaba, où le cabinet de son avocate est basé, et qu'il n'aurait pas quitté le sol algérien. Ces folles rumeurs prendront davantage le dessus sur l'information, d'autant que ni Tliba ni son avocate n'ont apporté un démenti aux bruits distillés çà et là. Du reste, l'ancien député du FLN de la wilaya d'Annaba comparaîtra le 7 octobre prochain devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed dans le cadre d'une enquête liée au financement occulte de la campagne électorale du président déchu Bouteflika. Selon des sources concordantes, la justice a privilégié le traitement de ce dossier au tribunal de Sidi M'hamed, alors que Tliba est également cité dans des affaires de grande corruption au tribunal d'Annaba. Selon les mêmes sources, le prévenu a, officiellement, été convoqué et sera entendu, ce jeudi 3 octobre à Alger, par les services de sécurité chargés des investigations dans le cadre de l'enquête préliminaire sur le financement occulte de la campagne électorale de l'ex-président de la République et le financement occulte des listes de partis politiques, mais aussi sur les campagnes électorales du FLN lors des élections législatives et locales. Aussi, le mis en cause sera entendu sur l'enquête qui avait ciblé les enfants de l'ex-secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbes (incarcéré à El-Harrach) sur l'affaire liée à l'arrestation du fils d'Ould Abbes avant les législatives de 2017, qui avait été pris en flagrant délit près du club de tennis de Ben Aknoun en train de monnayer des postes d'élus à l'APN sur les listes FLN. Une chose est sûre, de lourds soupçons pèsent sur cet homme influent qui, jusqu'ici, faisait partie du cercle de l'intouchable oligarchie. En dépit des preuves accablantes retenues à son encontre sur les affaires de grande corruption, Tliba a fait de la résistance au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour garder son immunité parlementaire, allant jusqu'à tenter un vain lobbying en suppliant, par SMS, les députés de défendre sa cause. Mais sa démarche n'a pas fait long feu et l'APN a fini par lever son immunité parlementaire avec 277 voix contre seulement 30 voix. Rattrapé par l'argent sale dans la politique, le désormais ex-député d'Annaba a fini par tomber entre les mains de la justice.