Région à vocation agricole, Aïn Témouchent ne peut pas prétendre à l'extension de certaines zones urbaines. Cela pénalise de nombreuses communes, aux dires des responsables et élus locaux. L'absence de terrains d'assiette est devenu un véritable casse-tête pour les responsables locaux de certaines communes de la wilaya de Aïn Témouchent, qui souhaitent inscrire ou réaliser de nombreux projets socioéconomiques, dont des programmes de logements et des équipements publics. Les communes les plus exposées à ce problème sont celles qui nécessitent l'inscription de programmes de logements ruraux, une formule très demandée par les citoyens. C'est le cas de la commune de Hassasna à vocation typiquement agricole, rattachée à la daïra de Hammam Bou Hadjar et qui compte quelque 1400 demandes. ‘‘Nous venons de bénéficier d'un quota de 40 logements que je refuse de distribuer, et ce, pour deux raisons. La première c'est cette difficulté de satisfaire les centaines de demandeurs de ce type de logement. La seconde raison est due au problème de foncier qui nous bloque'', nous apprendra M. Bakreti Abdelkader P/APC de Hassasna. Même son de cloche à Aghlal une commune agricole rattachée à la daïra de Aïn Kihal. ‘‘Au niveau du quartier Guetna, c'est saturé. Nous allons devoir demander la révision du Plan directeur d'aménagement urbain (PDAU). Sauf que cette procédure va durer dans le temps qui nous fera perdre plusieurs projets socioéconomiques au passage. Fort heureusement, il est prévu l'emplacement de l'implantation d'un nouveau lycée'', nous a révélé M. Sidi Mohamed Cherroud, le P/APC d'Aghlal. Celui-ci s'est plaint en outre de la saturation du cimetière. ‘‘Nous n'avons même pas où enterrer nos morts'', se désolera-t-il. Et d'ajouter : ‘‘Bien qu'à proximité de celle-ci se trouve une parcelle de terrain agricole privée que son propriétaire a accepté de nous faire don pour l'extension du cimetière, on se heurte à sa nature juridique étant donné que le foncier agricole est protégé par la loi.'' Ainsi, ce dernier déplore l'absence de terrain risque de faire perdre à la commune des projets de réalisation de logements ruraux qui n'ont pas où être injectés. Le maire nous apprendra qu'il va devoir passer par l'APW pour demander l'extension du tissu urbain et grignoter quelques hectares des terres agricoles. ‘‘J'ai bénéficié d'un programme de 40 logements ruraux sur 1800 demandes enregistrées par mes services et que l'APC aura du mal à distribuer. Mais Aghlal est-elle condamnée à ne bénéficier que de logements ruraux ? Pourquoi pas d'autres formules de logements comme les logements publics locatifs (LPL) et les logements promotionnels aidés (LPA) qu'on réalisera en hauteur pour préserver les terres agricoles. Si Aghlal est une région agricole ce n'est pas forcément toute la population qui travaille la terre. Il y a des fonctionnaires et des salariés qui ont besoin de logements autres que ceux ruraux ?'', s'interrogera M. Cherroud qui se plaint de l'absence d'équité quant à la répartition des projets socioéconomiques entre les communes. Il va sans dire que le même problème de la saturation du foncier se pose aux autres communes à l'image des localités de Aïn El Arba et de Sidi Ben Adda. Celle-ci qui est rattachée à la daïra de Aïn Témouchent fait face au problème de relance de l'investissement au niveau de la zone d'activité. Un projet sur le recyclage des déchets prévus pour être implanté à proximité du centre d'enfouissement technique (CET) risque de tomber à l'eau en raison de la saturation du foncier car tous les terrains environnants appartiennent soit aux EAC soit aux EAI.