Les étudiants de l'université Akli Mohand-Oulhadj de Bouira comptent se remobiliser pour soutenir les revendications du mouvement populaire. Ainsi et dans le but d'élaborer un plan d'action pour donner un second souffle à leur mouvement, notamment les marches du mardi contre le système, une assemblée générale a été organisée, hier, devant le siège du département des lettres et langues, durant laquelle les intervenants ont sensibilisé la communauté estudiantine sur la "nécessité" de s'engager davantage pour soutenir les revendications populaires, consistant essentiellement en le départ du système et le rejet de l'élection présidentielle. Les différents orateurs qui ont pris la parole lors de cette assemblée ont insisté sur le rôle "crucial" de la communauté estudiantine locale dans l'entretien de "la flamme" de la révolution populaire du 22 février. "Nous devons mettre nos divergences de côté et nous mettre au diapason des millions d'Algériens qui sortent chaque semaine pour exiger le départ du système et de ses résidus", plaidera un membre du collectif autonome des étudiants de Bouira. D'autres intervenants ont mis l'accent sur la répression qualifiée de féroce qui s'est abattue sur les étudiants à Alger ou à Constantine, lors de la marche du mardi 8 octobre. "Nous devons être solidaires de nos camarades d'Alger et de Constantine qui subissent chaque mardi une répression féroce de la part du pouvoir. Ce mardi, nous devons sortir en masse pour les soutenir et réclamer l'arrêt de la répression", ont appelé les initiateurs de cette assemblée. Cette dernière, au-delà de sa vocation de remobilisation, a été l'occasion d'expliquer aux étudiants "le piège des élections", selon les dires des organisateurs de cette action. "Le pouvoir et ses relais médiatiques tentent de nous faire croire que seule l'élection présidentielle pourrait nous sortir de la crise actuelle. C'est faux. C'est une vaste manipulation", affirme Sid-Ali, un des orateurs, avant d'être plus explicite. " Elire un président dans le climat actuel, où des personnes sont jetées en prison à cause de leurs idées ou tout simplement pour avoir brandi l'emblème amazigh, c'est cautionner un 5e mandat pour le système de Bouteflika, sans ce dernier", a-t-il souligné. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette assemblée, ses rédacteurs ont condamné la répression contre les manifestants lors des marches des vendredis et mardis, mais ont aussi dénoncé l'attitude du rectorat de l'université qu'ils accusent d'"intimidations", visant à étouffer le mouvement populaire au sein du campus.