L'envolée des cours du pétrole devrait permettre à l'Algérie d'engranger des recettes record. Un baril de pétrole à 70 dollars ? L'hypothèse n'a plus rien de saugrenu. Les analystes sont convaincus de cette possibilité. Ils s'attendent à ce que les prix atteignent 70 dollars à New York d'ici quelques semaines. Les prix du pétrole progressaient encore hier pour le cinquième jour consécutif enregistrant de nouveaux records après l'apparition de nouveaux problèmes de raffinage, sur fond de fermeté de la demande et de faible croissance de l'offre des producteurs ne faisant pas partie de l'Opep. Le baril du brut a atteint 66,13 dollars dans la matinée. Le Brent a grimpé à 65,88 dollars le baril, également un nouveau record. La poussée des cours, hier, s'expliquerait notamment par de nouveaux problèmes survenus la veille dans des raffineries. Aux Etats-Unis, Conoco Phillips, le plus gros raffineur américain, a annoncé, jeudi, qu'une panne d'électricité et un incendie sur le site de Wood River dans l'Illinois (nord) avaient affecté les opérations. Les cours du pétrole sont aussi soutenus par les incertitudes géopolitiques en Iran et en Arabie Saoudite, la spéculation, la bonne tenue de l'économie mondiale qui augure d'une demande pétrolière restant vive, et les prévisions d'une croissance inférieure aux attentes de la production des pays non membres de l'Opep. L'envolée des cours du pétrole devrait permettre à l'Algérie d'engranger des recettes record. Elles pourraient vraisemblablement dépasser les 40 milliards de dollars annoncés déjà par les responsables du secteur de l'énergie. Le ministre de l'Energie est quasiment certain que le prix du pétrole ne descendrait pas au-dessous de 50 dollars d'ici la fin de l'année. Selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), qui relève des Douanes algériennes, les exportations des hydrocarbures ont totalisé 19,4 milliards de dollars durant les six premiers mois de l'année 2005, soit une augmentation de 17,7% par rapport à 2004. Durant l'année dernière, les recettes des exportations des hydrocarbures ont été de 31,5 milliards de dollars, avec 2,7 milliards de dollars comme quote-part pour les enlèvements des compagnies internationales associées à Sonatrach. Le ministre des Finances avait indiqué, récemment, que les réserves de changes sont estimées à 47 milliards de dollars et que le montant du fonds de régulation des recettes dépasse les 900 milliards de dinars. Ces chiffres seront aussi revus à la hausse. Certains économistes estiment que les réserves de change pourraient atteindre aisément les 50 milliards de dollars à la fin de l'année. Meziane Rabhi