Des milliers d'Algériens ont battu le pavé d'Alger, ce vendredi 25 octobre, pour répondre présents à la 36e semaine de manifestation contre le système et ses symboles. C'est dans la matinée, devant l'habituel dispositif sécuritaire déployé par les forces de l'ordre, que les premiers rassemblements ont commencé à se former, par ci et là, notamment, à hauteur du quartier Khelifa Boukhalfa. Mais c'est à partir de midi, qu'une grande foule de manifestants investissait la rue Didouche Mourad en scandant : « had l'aâm makach el vote » (cette année il n'y aura pas de vote). À la veille donc du dernier délai pour le dépôt des dossiers de candidature, les manifestants ont, de nouveau, réaffirmé leur rejet catégorique de l'élection présidentielle du 12 décembre, en scandant également «makach el intikhabates maâ el issabate » (pas de vote avec la bande mafieuse). Sur leurs pancartes comme dans leurs slogans, les protestataires ont aussi réitéré leurs principales revendications, à savoir « un Etat civil et non militaire », « une justice indépendante » et « la libération des détenus d'opinion ». « Atalgou el masajin ma baâouche el cocaïne » (libérez les détenus, ils n'ont pas vendu de cocaïne), pouvait-on entendre. À une semaine de la commémoration du 1er novembre 54, les manifestants, encore plus nombreux dans la rue que vendredi passé, ont une nouvelle fois appelé à sortir en masse le vendredi prochain, « Allah akbar rahou jay novembre » ont-ils répété en chœur tout en jurant qu'ils ne vont pas s'arrêter de manifester « wallah mana habsin ». En début d'après-midi, les artères de la capitale se remplissent au fur et à mesure, des milliers de citoyens rejoignent la place emblématique du mouvement populaire, l'esplanade de la Grande Poste, tandis que d'autres manifestants continuent d'affluer en provenance de Bab El Oued et de la place des Martyrs. Ils clament fièrement « rahoum jaw rahoum jaw, ouled el Casbah, ouled Bab El Oued ». Sihem Benmalek