Résumé : Kamélia est bouleversée par la visite de Tewfik. Elle est aussi énervée. Elle ne cache pas ses sentiments à son mari et lui dit les choses clairement. Elle ne veut pas de Tewfik dans leur vie. Elle lui demande de jeter son cadeau. Même s'ils sont amis, il devra renoncer à son amitié. La discussion est interrompue par l'appel de sa mère qui lui rappelle qu'ils les attendent pour le déjeuner… -Je me demande comment elle a bien pu l'embobiner, dit une femme de ménage qui s'occupe des sanitaires, à une autre employée de l'hôtel, en la présence de Nadia, la belle-sœur d'Idir. En plus de porter malheur, on raconte qu'après la mort de Tewfik, elle ne venait plus au village ! Il a suffi que Tewfik revienne d'entre les morts, pour qu'elle réapparaisse pour se marier. -Tu la connais bien ? l'interroge la belle-sœur ou vous voulez seulement médire sur elle ? -Comment ça "médire"? Mais je ne dis que la vérité. Elle est originaire du même village que moi. Je connais tout de leurs origines et de leur vie. Si je vous dis qu'elle n'était pas fréquentable, c'est parce que c'est la vérité ! Si la famille du garçon avait fait leur enquête, wellah, je le jure qu'elle aurait refusé ce mariage. -Peut-être mais le marié il n'a pas été forcé, dit Nadia. Il n'est pas à un âge où on peut l'embobiner comme vous le dites si bien ! -Meskine. Il ne doit plus avoir tous ses esprits ! Balak klahoum ! dit-elle, faisant allusion à la sorcellerie. On dit que dans leurs familles, elles s'y connaissent. Elle l'a complètement envoûté. -Nnnon ! Ce n'est pas possible ! -Raki tchoufi ! En l'espace de quelques jours, il s'en est passé des choses, affirme la femme de ménage. Khlass, Hessbi mat ! C'est fini. Il ne bougera plus. -Bi3d charr. Nadia sort des sanitaires, en claquant la porte derrière elle. Elle s'en va trouver sa belle-mère Sadjia qui attend dans la salle à manger. La vieille femme a le visage fermé. Idir l'a surprise en montrant qu'il n'a aucune considération pour sa famille. Le fait qu'il ne les a pas consultés avant de se marier, lui laisse un goût amer dans la gorge. Elle n'est pas près de lui pardonner. Elle n'approuve pas son choix. Elle aurait pu accepter celle qu'il avait choisie, s'il lui avait laissé le temps de faire les choses comme il se doit. Quand il les a appelés pour leur dire de venir à cette salle des fêtes, elle avait cru qu'un de ses amis se mariait et qu'ils y étaient invités ! Jamais elle n'a pensé qu'il puisse s'agir du sien ! Son fils a tout organisé dans le secret. Elle a eu le douloureux sentiment qu'ils ne comptaient pas et qu'il était devenu un étranger. -Yemma, murmure Nadia en prenant place, près d'elle. Aâlabalek, elles parlent de la mariée ! Elles disent qu'elle l'a envoûté ! Qu'il ne bougera plus ! -Ya rebi estor ! Qui te l'a dit ? -Les employées, elles les connaissent bien. Elles sont de vraies sorcières. -Mon pauvre fils ! C'est fort possible, émet la vieille mère. Je ne reconnais plus mon fils ! Il n'y a que les démons qui peuvent retourner l'esprit de mon fils. Avant, c'était un fils exemplaire. Il ne faisait rien sans me consulter et là, rani en'chouf bark ! Je suis devenue transparente ! Regarde comme il suit Fathma… On dirait que c'est elle sa mère ! Viens, allons prendre nos affaires. On n'existe plus pour lui. Partons. Nadia la suit sans tenter de la raisonner.
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