Les résidus de l'ancien système ont été une fois de plus hués à travers les artères de la ville de Mostaganem en ce 36e vendredi de marche pacifique. En plus de leur rejet de la présidentielle du 12 décembre, la mobilisation de ce vendredi intervient dans un contexte qui a vu les autorités réviser des lois, jugées non bénéfiques pour le pays et son avenir. La foule grossissait au fur et à mesure que les familles rejoignaient la marche. Ainsi, le centre-ville a vibré au rythme des chants et des slogans contre le système. "Pas de marche arrière", répétaient les manifestants, qui ont scandé les slogans habituels à travers lesquels ils ont réaffirmé leur "refus de participer à une élection présidentielle organisée par les symboles de l'ancien système politique". "Maranach habssine", "Nous ne nous arrêterons pas", reprenaient en chœur les manifestants. Ils ont également revendiqué le départ de l'actuel gouvernement, alors que sur d'autres banderoles, les manifestants ont appelé à "la préservation de l'unité nationale" et à "la consécration de la justice et de la démocratie". Les revendications du peuple depuis le début du hirak le 22 février restent "le changement de système" et "le départ des symboles du régime". Les manifestants n'ont pas oublié les détenus d'opinion. À Relizane, la détermination populaire et sa volonté d'exercer encore la pression pour aller vers un vrai changement politique restent également intactes. Des centaines de manifestants, entre femmes, hommes et enfants, ont aussi battu le pavé hier vendredi et, là encore, c'est le système qui a été la cible de slogans hostiles. Réitérant leur refus des deux B, Bedoui et Bensalah, les manifestants ont exigé "la dissolution de l'APN et du Sénat et l'élection d'une Assemblée constituante". "Système révolu, jeunesse résolue", "Restons unis, ce n'est pas fini", scandaient les manifestants, qui restent attachés à la revendication de la révolte populaire, à savoir le départ de tout le système. Ils se sont retrouvés au centre-ville et ont sillonné les artères de la ville pour réclamer le départ de Bensalah et de Bedoui, issus du système Bouteflika. Sortis nombreux, ils étaient des milliers à arpenter les rues en ce huitième vendredi de mobilisation.