Les citoyens sont sortis pour le 23ème vendredi à Alger afin de réaffirmer leur détermination et leur attachement à leurs revendications appelant au changement radical du système et le départ de tous ses symboles. Bravant la canicule, les manifestants ont investi, dès la matinée, le centre de la capitale, sillonnant les principales artères d'Alger, à l'instar de la Grande-Poste, la place Maurice Audin, la Rue Didouche Mourad et le Boulevard Amirouche, où un important dispositif sécuritaire a été déployé, ont constaté des journalistes de l'APS. Avec le slogan "Laissez-nous bâtir notre Algérie", les manifestants ont affiché, une nouvelle fois, leur détermination à poursuivre la mobilisation en scandant "maranache habsine" (nous ne nous arrêterons pas), exprimant leur rejet à tout dialogue "avant le départ des symboles du régime de Bouteflika, en premier lieu le gouvernement conduit par Noureddine Bedoui". Les manifestants ont appelé, aussi à "l'indépendance de la justice" et réclamé la "libération des détenus d'opinion" et "l'ouverture des médias", outre les slogans habituels tels que les appels au "départ de tous symboles de l'ancien système", "le jugement des corrompus". Arborant l'emblème national, ils ont entonné en chœur l'hymne national et des chants patriotiques Ce 23ème vendredi de manifestations populaires à travers le pays intervient au lendemain de la désignation du Panel des personnalités appelé à mener le dialogue national inclusif, reçu par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, qui a fait part de sa "disponibilité" à prendre des mesures d'accompagnement et d'apaisement en réaction aux préoccupations soulevées par ce Panel. Composé de Karim Younes, Fatiha Benabbou, Lalmas Smaïl, Lazhari Bouzid, Abdelwahab Bendjelloul et Benaïssa Azzedine, le Panel a souligné, de son côté, que ce dialogue constituait "le seul moyen" à même de garantir une sortie pacifique de la crise en vue de répondre aux aspirations du peuple. Le Panel a souligné, à ce propos, qu'il était "conscient de l'ampleur du blocage politique que vit le pays actuellement", mettant en avant toutes les précédentes initiatives pour le dialogue. Il est à noter que la marche de ce vendredi, à laquelle ont pris part notamment Smaïl Lalmas, membre du Panel, et le président du parti Jil Djadid, Sofiane Djilali, s'est déroulée dans le calme. Des jeunes se sont portés volontaires pour porter aide et assistance aux manifestants en cas de besoin. Les manifestants ont commencé à se disperser vers 17h00 cédant la place à des jeunes qui ont, dans un geste de civisme et de citoyenneté, commencé à nettoyer les lieux.