C'est une véritable déferlante populaire qui a envahi, hier, les rues du chef-lieu de la wilaya de Sétif pour le 36e acte de la manifestation citoyenne pacifique, au point que les rues se sont avérées exiguës pour contenir le flux de jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, venus des quatre coins de la wilaya. En effet, le hirak se poursuit et rien n'a affecté son souffle et la détermination de la population à faire entendre sa voix pour le changement du système installé par Bouteflika durant les vingt dernières années. Des centaines de personnes entonnant l'hymne national et autres chants patriotiques, scandant des slogans hostiles au système en place ont battu le pavé dès la fin de la prière du vendredi. Ils ont, encore une fois, désapprouvé les figures qui incarnent le régime d'Abdelaziz Bouteflika tout en demandant le départ de Noureddine Bedoui et d'Abdelkader Bensalah. "Bensalah behdelna" (Bensalah nous a humiliés), en faisant allusion à son intervention devant le président russe, Vladimir Poutine, en marge du sommet Russie-Afrique de Sotchi. Les manifestants ont, par ailleurs, mis en avant les principaux mots d'ordre du mouvement populaire, tout en rejetant l'élection présidentielle prévue le 12 décembre, en scandant : "Ulac l'vot ulac" (Il n'y aura pas d'élection), "Libérez les détenus", "Libérez Bouregâa", "Libérez Tabbou", "Libérez Boumala", "Libérez Belarbi", "Libérez Samira Messoussi" et "Hadh el-hirak wajeb watani" (Ce mouvement est un devoir national).