"Ni Tebboune ni Benflis, le peuple président", "Ulac l'vote ulac" (Pas d'élection), ce sont là les principaux slogans scandés lors de la 32e marche populaire organisée, hier, dans la capitale des Hammadites. Plusieurs milliers de Béjaouis sont sortis dans les rues pour réitérer les mots d'ordre du mouvement populaire né le 22 février, notamment "Le rejet massif de la énième mascarade électorale prévue pour le 12 décembre prochain", "La libération immédiate et inconditionnelle de l'ensemble des détenus politiques et d'opinion" et "La mise en place d'une période de transition devant permettre l'instauration d'un Etat civil, démocratique et social". Scindée en carrés, la déferlante humaine s'est ébranlée vers 13h30, depuis l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche, sous les cris de "Ulac, ulac, ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Pouvoir assassin"… En tête de chaque carré, une grande banderole portant un ou plusieurs slogans en rapport avec les revendications du hirak. De jeunes animateurs du mouvement populaire se chargent de l'encadrement et de l'organisation de la marche. Certains d'entre eux entonnent des chants et scandent des slogans à l'aide de mégaphones que la foule reprend en chœur. Vers 15h, la rue de la Liberté longeant le siège de la wilaya de Béjaïa, était bondée de monde. Il faut dire que la mobilisation citoyenne a été renforcée encore davantage, hier, puisque de nombreux citoyens, qui avaient l'habitude de manifester à Alger, se sont rabattus sur la capitale des Hammadites, fuyant l'enfer vécu dans la journée du vendredi 20 septembre sur l'autoroute d'Alger. En effet, d'innombrables véhicules ont été empêchés d'accéder à la capitale, suite aux instructions données aux services de sécurité par le chef d'état-major de l'ANP. Notons enfin, que les manifestants béjaouis, qui ont brandi tout au long de leur parcours, l'emblème amazigh et le drapeau national, n'ont pas manqué de réclamer la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, en arborant les portraits de certains prisonniers, dont ceux du grand moudjahid Lakhdar Bouregâa, des militants Karim Tabbou, Fodil Boumala, Samir Belarbi, Samira Messouci…