À l'instar des autres régions du pays et comme prévu, le 37e vendredi du hirak coïncidant avec le 65e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale a été une autre occasion pour réaffirmer la détermination du peuple à faire entendre sa voix. "C'est la première fois que nous fêtons le 1er Novembre, c'est un deuxième Novembre qui libérera les Algériens. C'est aujourd'hui la ‘vraie' indépendance, car c'est le peuple qui est sorti", nous a déclaré un manifestant. Ainsi, dès la fin de la prière du vendredi, les Sétifiens, venus des quatre coins de la wilaya, se sont rassemblés tout au long des avenues longeant le siège de la wilaya pour rappeler leur refus de l'élection dans les conditions actuelles, en entonnant l'hymne national Qassaman et d'autres chants patriotiques et en scandant les slogans : "Echaâb yourid el istiqlal" (Le peuple veut l'indépendance), "Djazaïr echouhada" (L'Algérie des martyrs), "Baouha el khawana, baouha" (Ils l'ont vendue les traîtres), "Makanch l'vote" (Pas de vote) et autres slogans, tout en insistant sur l'aspect pacifique de la manifestation enclenchée le 22 février passé. Il est à noter que pour ce nouvel acte de la "silmiya", les manifestants ont emprunté un nouvel itinéraire. "Le flux important au centre-ville nous a obligés à changer d'itinéraire", nous a indiqué un manifestant. En effet, sous les youyous des femmes qui suivaient la marche depuis des fenêtres et des balcons d'immeubles et de maisons, des centaines de marcheurs, tout en scandant les slogans "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas de vote avec les gangs), "Pouvoir assassin" et "Ali La Pointe l'Djazaïr rahi wellat" (Ali La Pointe, l'Algérie est revenue), ont sillonné plusieurs artères des cités Yahiaoui, Bouaroua et des Cheminots, pour rejoindre à la fin les artères du centre-ville.