"Selon les premières estimations, seulement 20% des 22 000 taxieurs titulaires d'une licence dans la wilaya d'Alger ont répondu à l'appel lancé par un groupe de conducteurs pour entamer une grève illimitée depuis hier dimanche", selon la Fédération nationale des chauffeurs de taxi affiliée à l'UGCAA. Des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger observent une grève ouverte depuis hier. Le premier jour du débrayage a été suivi uniquement par les conducteurs qui activent en milieu urbain et interurbain. Les grévistes protestent contre l'anarchie qui caractérise le secteur et la concurrence jugée déloyale, depuis l'entrée en activité, en 2017, des nouveaux prestataires de service de transport urbain via des applications Voiture de transport avec chauffeur (VTC). À cet effet, les protestataires exigent la suppression pure et simple de toutes les applications VTC agréées. Les grévistes demandent, par ailleurs, l'annulation de la licence de moudjahid exigée dans le dossier administratif de demande d'autorisation d'exercer le métier de conducteur de taxi. Ils souhaitent par la même occasion la révision du barème applicable pour les courses assurées de nuit. À signaler, par ailleurs, que les autres chauffeurs de taxi desservant les lignes interwilayas et ceux de la station de l'aéroport d'Alger n'ont pas rejoint le mouvement décidé par un groupe de taxieurs. Le premier jour de grève a été sans conséquence sur le transport urbain dans l'Algérois, puisque le mouvement n'a pas été largement suivi, selon Hocine Aït Braham, président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi affiliée à l'UGCAA. "Selon les premières estimations, seulement 20% des 22 000 taxieurs titulaires d'une licence dans la wilaya d'Alger ont répondu à l'appel lancé par un groupe de conducteurs pour entamer une grève illimitée depuis hier dimanche", dira-t-il. Par ailleurs, les Algérois ont, en matière de mobilité urbaine, l'embarras du choix entre plusieurs prestataires, et ce, depuis l'entrée en scène des applications dites VTC (Voiture de transport avec chauffeur), dont les sociétés éditrices sont agréées par le ministère des Transports. En somme, des demandeurs de taxi dans l'Algérois commencent à jeter leur dévolu sur ces nouvelles sociétés de transport, entre autres Yassir, Tem-Tem ou encore Wassalni, et ce, "pour une qualité de service meilleure à celle assurée jusque-là par le chauffeur de taxi traditionnel". Cela étant, les grévistes ont organisé, hier matin, un rassemblement à El Biar devant le siège de la direction de wilaya des transports. Les protestataires n'ont, cependant, pas été reçus par les responsables de la direction des transports, alors qu'ils entendaient, par cette action, soumettre de manière officielle la plateforme de revendications de la corporation aux représentants de la tutelle. D'ailleurs, ils comptent récidiver aujourd'hui, en organisant un grand rassemblement à la station de la gare routière du Caroubier pour faire entendre leur cause. La Fédération, qui dit soutenir l'action de protestation déclenchée hier, conteste la procédure adoptée pour enclencher la grève. "Nous, la Fédération, soutenons par principe nos confères puisqu'il s'agit de défendre des revendications qui concernent l'ensemble de la corporation, mais nous aurions aimé que le mouvement soit organisé autrement et revoir la procédure. Il fallait d'abord déposer un préavis de grève avant d'entamer le débrayage. Néanmoins, un rassemblement des taxieurs est annoncé pour demain (aujourd'hui lundi, ndlr) au niveau de la gare routière du Caroubier pour décider de la suite à donner au mouvement", expliquera Hocine Aït Braham.