Résumé : Kamélia se rappelle non sans émotion combien il était heureux d'apprendre qu'elle était enceinte. Pour partager sa joie, avec leurs familles, il n'a pas hésité à les réunir autour d'un déjeuner. Elle parle à son reflet, dans la glace, se demandant si elle ne devient pas folle. Elle appelle sa mère pour savoir si Idir est encore avec eux. Mais le bruit d'une clef dans la serrure l'interrompt. Mais ce n'est pas lui qui entre… - Oh mon Dieu ! s'écrie Kamélia en voyant Tewfik entrer. Qu'est-ce que tu fais là ? Où est mon mari ? l'interroge-t-elle en reculant. Où est-il ? Tewfik sourit, tout en fermant la porte d'entrée, d'un coup de pied. En un clin d'œil, il glisse la clef dans la serrure, tourne deux fois avant de l'enlever pour la mettre dans sa poche. - Idir ! crie-t-elle, devenant livide. Idir ! Au secours ! - Il ne t'entendra pas ! lui dit-il, des lueurs diaboliques dans les yeux. Ma chère Kamélia, si tu savais ! - Qu'est-ce que tu lui as fait ? - Rien, dit Tewfik en secouant la tête. Je peux te le jurer ! Enfin, moi, je ne le toucherais pas ! J'ai mieux à faire ! La jeune femme recule, les yeux agrandis par la peur. Elle a toujours craint cet instant. Pendant des mois, elle est restée sur ses gardes. Au moment où elle ne s'y attend pas, il lui tombe dessus. Elle connaît la raison de sa présence. Il la veut ! Il ne lui a jamais pardonné de s'être mariée. Pour la première fois, elle regrette d'avoir refusé de vivre chez ses parents. Plusieurs fois, sa mère lui a dit de s'installer chez eux, de travailler avec eux, mais elle a décliné ces propositions. Elle voulait avoir son propre foyer. Pourquoi n'a-t-elle pas forcé Idir à quitter la région ? Le fait que Tewfik ne soit pas revenu depuis son mariage, les a rassurés. Elle s'est sentie en sécurité. Elle ne risque rien. Maintenant, elle allait s'en mordre les doigts. - Tu es tombée dans mon piège, dit-il sans se départir de son sourire. Ah ! ma belle ! Il y a si longtemps que je rêve de cet instant. Tu es magnifique. Tu es rayonnante. - Idir ! À l'aide ! Au secours ! - Ton cher mari ne peut pas t'entendre ! Il ne peut rien pour toi. En fait, quand il reviendra, j'en aurais fini avec toi. Kamélia continue de crier. Elle saisit un pot de fleurs qu'elle jette sur lui, mais il s'est écarté. Le pot s'est écrasé contre le mur. - Pauvres fleurs ! Elles ne méritaient pas de finir contre le mur. En fait, tu vas finir comme elles, contre le mur ! - Sors ! Sors ! Laisse-moi ! - Pas avant d'avoir pris ce qui me revient depuis des années, rétorque-t-il sèchement. Si tu crois que tes cris vont te sauver la peau, tu te trompes. Personne ne peut t'entendre. Et puis ton cher mari ne revient pas tout de suite. En fait, il ne sera plus en état de se tenir debout ! - Qu'est-ce que tu lui as fait ? - Deux amis vont prendre soin de lui. Je leur ai dit d'y aller en douceur, dit-il en riant. C'est un brave type. - Je ne te reconnais plus ! dit-elle, en larmes. Avant, tu ne manquais de respect à personne ! Je croyais qu'il était ton ami. Tu es même venu nous féliciter ! Tu as apporté un cadeau ! Tewfik, tu ne peux pas avoir changé à ce point ! - Nonnn ! s'écrie-t-il. Je n'ai pas changé. Je t'aime toujours autant. Quand je l'ai chargé de t'approcher, ce n'était pas pour qu'il se marie avec toi. Il savait que je t'adorais. Il n'aurait pas dû s'approprier ce qui m'appartient. Il va le regretter. Wallah qu'il va le payer cher. Je le pleure déjà ! dit il, cessant de sourire, le temps de quelques secondes. Il ne mérite pas de finir aussi mal !
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