Alors qu'ils n'étaient que quelques dizaines à battre le pavé durant les premières semaines de la rentrée sociale, puis quelques centaines durant tout le mois d'octobre, les étudiants, dont le nombre a déjà fortement augmenté lors de leur marche qui a précédé celle du 1er novembre, sont descendus, hier, dans la rue en nombre encore plus impressionnant. Ils étaient, en effet, plusieurs milliers à participer à la 37e marche pour exprimer leur rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre et réclamer une rupture radicale avec le système actuel. Appuyés par les enseignants, par les travailleurs de l'université à l'appel du Snapap et par de nombreux citoyens, les étudiants ont entamé leur marche à 11h depuis l'entrée du campus Hasnaoua en scandant "Djazaïr hourra democratia" et "Ulac l'vote ulac". En arpentant la montée du stade du 1er-Novembre, l'imposante foule, que de nombreux passants ont rejointe au fur et à mesure qu'elle avançait, scandait à tue-tête : "Siyada châabiya, marhala intiqalia" (Souveraineté populaire, période de transition) et "La Teboune, La Benflis, chaâb houa erraïs". Aux nombreux passants qui se contentaient d'observer la marche de loin, la foule scandait : "Hadh el hirak ouadjib watani, khelli tiliphoune, arwah mâana" (Ce hirak est un devoir national, laissez de côté le téléphone et venez avec nous). En première ligne de chacun des carrés qui formaient la marche, une large banderole est déployée. Sur la première, on pouvait lire : "Libérez les détenus politiques, otages du régime." "Non à la loi sur les hydrocarbures", "Oui pour une transition démocratique, non à l'alternance clanique, c'est au peuple d'écrire sa Constitution souverainement", lit-on sur les autres banderoles. Des centaines de pancartes sur lesquelles étaient écrits, entre autres, "Le peuple ne veut pas de votre élection préfabriquée, il exige votre départ", "Vous ne pourrez jamais faire avorter notre révolution", "Non à l'élection sans transition", "Pour un régime civil et non militaire", ont été brandies par les étudiants, qui ont traversé le centre-ville de Tizi Ouzou, pour se diriger vers la place de L'Olivier, sous d'interminables klaxons de soutien des véhicules coincés dans les embouteillages. Samir LESLOUS