Encore une fois, ils étaient hier et pour ce 30e vendredi de la contestation, des dizaines de milliers de citoyens de tous âges à arpenter les principales artères de la ville de Bouira. Ils étaient des dizaines de milliers venant de toutes les couches de la société, universitaires, cadres, enseignants, militants des partis politiques de la mouvance démocratique, et citoyens anonymes, à crier haut et fort leur rejet des élections et leur attachement à la transition, en scandant le fameux «Ulac l vote ulac». En effet, comme les précédents vendredis, les bouiris ont répondu hier et d'une manière plus déterminée et par dizaines de milliers au rendez-vous hebdomadaire pour réitérer leurs principaux mots d'ordre de rejet du système et tous ceux qui l'incarnent, avec toujours les mêmes slogans de «Système dégage» ainsi que la demande insistante du départ de Bensalah, Bedoui et Gaïd Salah. Et encore une fois, hier vendredi, un autre slogan a vu le jour avec «Libérez Tabbou» suite à la mise sous mandat de dépôt avant-hier jeudi, du président de l'UDS, Karim Tabbou. Les manifestants ont également réclamé la libération des autres détenus du Hirak ainsi que de Lakhdar Bouregâa. Cela outre les slogans hostiles à la feuille de route du pouvoir et de l'élection présidentielle dont l'annonce serait imminente. Les marcheurs ont, tout au long de leur parcours, crié haut et fort leur rejet des élections et réclamé en même temps une transition avec comme slogan principal «Dawla madania machi âskaria» (Etat civil et non militaire), et autres «Silmia silmia, marhala intiqalia» (Pacifique, pacifique, pour une période de transition). Et comme tous les vendredis, le drapeau amazigh et l'emblème national ont été brandis dans une harmonie totale par des dizaines de milliers de marcheurs venus des quatre coins de la wilaya et même d'ailleurs puisque la marche d'hier a été rehaussée par la présence de l'artiste kabyle, de renommée internationale, Farid Ferragui, qui était entouré par des amis et autres fans et qui nous a déclaré être là, comme chaque vendredi à travers plusieurs villes d'Algérie, pour être aux côtés du peuple jusqu'au départ du système et pour l'avènement d'une nouvelle République. Y. Y.