Les Constantinois ont rendu hommage aux trois soldats tués, mercredi, dans une opération antiterroriste dans la commune de Damous, à Tipasa. Les Constantinois ont fait entendre, encore une fois, leur voix en ce 38e vendredi de mobilisation citoyenne. Par dizaines de milliers, ils ont récusé la présidentielle du 12 décembre autant que les candidats retenus pour cette joute, qualifiés de résidus de l'ancien système, la loi sur les hydrocarbures et la loi de finances 2020. Un 38e acte pour réitérer aussi l'attachement aux revendications citoyennes dont le départ des figures du système politique, l'indépendance de la justice et la libération des détenus d'opinion. En effet, les rues de Constantine ont été, hier, le théâtre d'une mobilisation citoyenne des grands jours. Même point de départ, même itinéraire, mêmes revendications et même détermination. Inébranlables en termes de détermination et aussi de convictions, les manifestants veulent le départ du pouvoir en place et de toutes les figures du système. À l'antique Cirta, pour ce nouvel acte de mobilisation, les Constantinois ont réaffirmé qu'ils ne sont pas près d'abdiquer. À 13h30, les premiers noyaux de manifestants, brandissant affiches, pancartes et photos des détenus d'opinion, ont commencé à constituer des carrés au centre-ville. Au milieu de la marche, une minute de silence a été observée par les manifestants en hommage aux trois soldats tués mercredi 6 novembre dans une opération antiterroriste dans la commune de Damous, à Tipasa. Ils poursuivront leur marche en exprimant, cette fois-ci, leur soutien inconditionnel aux manifestants opposants politiques au régime arrêtés et emprisonnés. À l'unisson, ils ont répété "Libérez khawetna" (Libérez nos frères), "Libérez Bouregâa" et "Sahafa horra, adala moustakila" (Presse libre, justice indépendante). À l'avenue Belouizdad (ex-Saint-Jean), les marcheurs ont scandé : "Dites aux juges et aux procureurs que nous les croyions libérés alors qu'ils subissent toujours l'esclavagisme. Dites-leur que la parole juste mène encore en prison et que ni Tebboune ni Benflis ne passeront." Plusieurs slogans hostiles aux magistrats à l'origine de l'emprisonnement de hirakistes ont été également scandés, des slogans hostiles aux magistrats, appelant ces derniers à se mettre du côté du peuple, afin de pouvoir instaurer une vraie justice libre et indépendante. De même, ils ont accusé le Syndicat des magistrats d'avoir lâché la revendication de l'indépendance de la justice pour des privilèges sociaux. Ines Boukhalfa