Les manifestants ont renouvelé leur solidarité avec les détenus d'opinion, victimes des atteintes aux libertés et une condamantion unanime des arrestations et de la tyrannie. Ce nouvel acte mené par la communauté universitaire et les citoyens a été marqué par une mobilisation qui commence à reprendre graduellement de l'ampleur avec la reprise officielle des cours. Il fut aussi une réponse cinglante aux intimidations et arrestations arbitraires qui ont touché des étudiants d'Alger lors de la marche précédente. La communauté universitaire de Constantine a renouvelé, hier, son rejet de la loi sur les hydrocarbures, de la loi de finances 2020 et aussi son rejet catégorique de l'élection présidentielle au même titre que le régime politique en place. Elle a également réitéré son attachement au projet national porté par leur révolution pacifique depuis le 22 février dernier. En effet, à 10h du matin, étudiants et enseignants ont d'abord tenu un sit-in devant la tour administrative de l'université Frères-Mentouri, avant d'entamer leur marche hebdomadaire en direction du centre-ville de Constantine. Arrivés à 11h à la place de la Pyramide, ils sont rejoints par d'autres étudiants. En sillonnant les grandes artères de la ville, les étudiants ont scandé, pendant plus de deux heures, des slogans contre le texte de loi sur les hydrocarbures : "La loi sur les hydrocarbures à la poubelle, la loi de finances à la poubelle", "Baâouha el-khawana" (Ils l'ont vendue, les traîtres), "Total dégage", "Le peuple veut la chute du Parlement", "Ali Amar, le pays est en danger", "Parlement des traîtres", ou encore "La loi sur les hydrocarbures, projet des gangs". Des chants et des slogans hostiles à l'élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain ont également résonné dans les entrailles de la ville, tels que "Makanch l'vote, wallah ma ndirou, Bedoui wa Bensalah lazem itirou. W'idha b'erressas hebbitou ettirou, wallah marana habssine" (Pas de vote, nous ne le ferons pas, Bedoui et Bensalah doivent partir. Même si vous devez nous tirer dessus, nous ne nous arrêterons pas), "Makanch l'vote ya s'hab el-kaskrot" (Adeptes du casse-croûte, il n'y aura pas de vote), "Pas d'élection avec les traîtres", "Y aura pas de vote à Constantine" ou encore "Siada chaâbia, marhala intiqalia" (Souveraineté populaire, période transitoire). Devant les sièges de l'UGTA, la cour de justice et le tribunal de Constantine où des haltes ont été également observées, les manifestants ont renouvelé leur solidarité inconditionnelle avec les détenus d'opinion, victimes des atteintes aux libertés et une condamantion unanime des arrestations et de la tyrannie. À l'unisson, ils ont répété "Libérez khawetna" (Libérez nos frères), "Libérez Bouregâa", "Adala betilifoun, El Gaïd wella faraoun" (Justice du téléphone, Gaïd est devenu un pharaon) et "Sahafa horra, adala moustakila" (Presse libre, justice indépendante). Au niveau de l'avenue Belouizdad (ex-Saint-Jean), les étudiants ont marqué des arrêts pour entonner des chants patriotiques, notamment l'hymne national. La communauté universitaire, accompagnée par de nombreux citoyens, a organisé un débat sur l'élection présidentielle, la loi sur les hydrocarbures et la loi de finances, qui viennent d'être adoptées par le Conseil des ministres.