à la fin de la manifestation, les étudiants ont entonné l'hymne national avant d'organiser un débat sur le dernier discours du chef d'état-major de l'armée. "Makanch el vote, wellah ma ndiro, Bedoui et Bensalah lazem itirou" (Il n'y aura pas de vote, on ne le fera point, Bedoui et Bensalah doivent dégager), "Djazayer horra démocratia" (Algérie libre et démocratique) et "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Siada chaâbia, marhala intiqalia" (souveraineté populaire, période transitoire), "Karim Younès chiyat el-îssabat" (Karim Younès, valet du gang), "Karim Younès ma imethlnache, Gaïd Salah mayahkmnach'' (Karim Younès ne nous représente pas et Gaïd Salah ne nous gouverne pas). C'est par ces slogans que les étudiants et les enseignants des différentes universités de Constantine ont entamé leur 28e marche hebdomadaire de contestation en appui au soulèvement populaire du 22 février dernier, pour renouveler leur engagement à aller jusqu'au bout de la révolution citoyenne. En effet, comme de coutume, c'est à 11h que les marcheurs ont commencé à se regrouper sur la place de la Pyramide, munis de drapeaux, de banderoles et de pancartes, ils ont sillonné les principales artères du centre-ville. Devant la cour de justice et le tribunal de Constantine où ils ont marqué des haltes de plusieurs minutes, les manifestants ont repris en chœur : "Sahafa horra, adala moustakila" (Presse libre, justice indépendante), "Libérez khawetna oua jibou oulad El-Gaïd" (Libérez nos frères et ramenez les enfants de Gaïd Salah) et "Libérez Bouregâa". Sur le reste de l'itinéraire traversant la rue Abane-Ramdane et l'avenue Belouizdad (ex-Saint-Jean), ils n'ont pas manqué de stigmatiser le panel de dialogue et de concertation, surtout à travers la personne de Karim Younès. Ils ont également scandé des slogans hostiles au chef d'état-major de l'armée Ahmed Gaïd Salah. Les slogans habituels tels que "Bensalah dégage, Bedoui dégage" ont retenti tout au long de leur marche. Des organisations estudiantines telles que l'Ugel, le MNA, l'Unea en ont pris pour leur grade. À ce propos, les marcheurs ont crié : "Ugel, MNA, Unea, dégagez". Revenant au point de départ de la marche, à savoir la place de la Pyramide, les étudiants ont entonné l'hymne national avant d'organiser un débat d'une vingtaine de minutes portant sur le dernier discours du chef d'état-major de l'armée quant à la convocation du corps électoral dès le 15 septembre pour la tenue de l'élection présidentielle. Pour Houda Achili, enseignante au département d'anglais à l'université Les frères-Mentouri, le dernier discours du chef d'état-major de l'armée est "provocateur, insensé et qui n'apporte aucune solution à la crise actuelle. Gaïd Salah est encore une fois passé à côté des revendications du peuple". Et d'enchaîner : "Nous ne sommes pas d'accord pour la tenue de l'élection présidentielle dans ces conditions, c'est pour cela que nous continuerons à manifester pacifiquement jusqu'à la satisfaction de nos revendications".