Les rédacteurs de la proclamation ont mis l'accent sur le fait que "cette coordination n'est pas un syndicat et ne prétend pas être un cadre de représentation", mais qu'elle fait siennes les revendications du mouvement populaire, notamment la fin du système politique et l'avènement d'une nouvelle république démocratique et plurielle. Les enseignants universitaires, qui tiennent toujours à rester à l'avant-garde de la lutte du peuple pour une rupture radicale avec le système, viennent, à l'issue d'une assemblée générale tenue à l'université de Tizi Ouzou, de mettre en place la coordination des universitaires du Centre avec la participation d'universitaires de plusieurs établissements du centre du pays. L'Ecole nationale supérieure des sciences de la mer d'Alger, l'université de Blida1, l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, l'université M'hamed-Bougara de Boumerdès, l'Université des sciences et des technologies Houari-Boumediene (USTBH) de Bab Ezzouar, l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa et des membres du collectif Amana de médecine et de pharmacie ont pris part à cette rencontre qui a vu la proclamation officielle de la création de la coordination. Selon le document portant sa proclamation, cette coordination, qui vient de naître suite à une série de rencontres entamées depuis mai dernier, s'est fixé comme objectifs principaux de servir de cadre d'échange, de réflexion et d'analyse sur le court, moyen et long termes, pour un éclairage et une meilleure compréhension des enjeux de l'heure, des bouleversements qui agitent notre pays et de leur impact sur l'avenir de la nation et aussi d'apporter sa contribution active au rejet du simulacre d'élection que le pouvoir projette d'organiser le 12 décembre prochain contre la volonté populaire. Elle vise également, est-il souligné, à œuvrer à la réappropriation de l'espace universitaire et à son ouverture au débat libre et démocratique, à exprimer un soutien actif aux détenus d'opinion injustement emprisonnés, aux journalistes qui luttent pour la liberté de la presse, aux juges qui se battent pour une justice indépendante, à toutes celles et à tous ceux qui luttent pour la consécration de l'idéal démocratique ainsi qu'à élargir la concertation avec les autres universités du pays pour parvenir à la création d'une coordination nationale des universitaires. Tout en soulignant que cette coordination se veut un cadre ouvert à tous les universitaires qui se reconnaissent dans ses objectifs, les rédacteurs de la proclamation ont mis l'accent sur le fait qu'"elle n'est pas un syndicat et ne prétend pas être un cadre de représentation", mais qu'elle fait, toutefois, siennes l'ensemble des revendications du mouvement populaire, notamment la fin du système politique et l'avènement d'une nouvelle république démocratique et plurielle. Selon le même document, la mise en place de ce nouveau cadre a été décidée après avoir fait le constat que l'université, partie prenante de ce mouvement, n'a pas pu et n'a pas su, faute d'organisation, se hisser à la hauteur du rôle que la population attendait et attend d'elle. "Certes, des initiatives ont été lancées, des actions entreprises, mais elles sont restées isolées les unes des autres, réduisant ainsi leur impact et leur visibilité à la seule mobilisation des étudiants durant la marche hebdomadaire du mardi", ont-ils déploré, tout en rappelant que des décennies de travail méthodique de sape, de destruction des outils de médiation, tels que les syndicats et les associations, de marginalisation de l'université, ont réduit la capacité d'organisation des universitaires à sa plus simple expression. À noter que, concernant l'université de Tizi Ouzou, la journée de protestation à laquelle ont appelé les enseignants a été partiellement suivie hier, mais ces derniers ne comptent pas baisser les bras, puisqu'ils ont d'ores et déjà appelé à un rassemblement aujourd'hui à l'université, à prendre part à la marche des étudiants, à observer un autre rassemblement devant la cour de justice de Tizi Ouzou et à adresser, dans les jours à venir, une lettre ouverte aux magistrats quant aux détenus d'opinion.