Au premier jour de la campagne électorale, un seul meeting était prévu à Oran et il a été annulé parce que le représentant du candidat Bengrina n'avait pas introduit une demande d'autorisation auprès de la Direction de la réglementation des affaires générales (Drag). "Un programme des dates et lieux des meetings a été établi en concertation avec les représentants de cinq candidats mais, par souci de sécurité, la Drag doit délivrer son autorisation", a indiqué à Liberté un des responsables de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), au siège de l'instance, situé dans le quartier de Seddikia. Hormis ce premier ratage organisationnel, rien n'indiquait, hier, que la campagne pour l'élection présidentielle du 12 décembre était ouverte à Oran. Les citoyens vaquaient à leurs occupations quotidiennes et personne ne se préoccupait du lancement d'une campagne qui devrait connaître une désaffection inédite. Mieux, beaucoup de hirakistes s'apprêtent à lancer une contre-campagne pour empêcher la tenue d'une élection rejetée par de larges pans de la société algérienne. D'ailleurs, hier après-midi, des jeunes Oranais hostiles à la tenue du scrutin ont organisé un petit rassemblement place du 1er-Novembre pour affirmer leur volonté à faire barrage à la campagne électorale. "Macanche, macanche hamala intikhabia" (Il n'y aura pas de campagne électorale), ont-ils répété en promettant des marches tous les jours. Selon les informations fournies par l'Anie, quelque 80 rencontres sont prévues à travers la wilaya, tout au long de la campagne électorale, mais aucun des candidats ne s'est, jusqu'ici, annoncé à Oran. Les lieux choisis pour ces meetings improbables sont en majorité les maisons de jeunes, les bibliothèques communales ou les salles de sport. Rares sont les événements qui ont été programmés dans les salles de cinéma qui, comme la cinémathèque, le Maghreb et Saada, accueillaient les ténors à l'époque où les partis au pouvoir pouvaient en remplir les travées en y transportant de pseudo-militants et prétendus sympathisants depuis des wilayas avoisinantes. Quant aux points choisis pour installer les panneaux d'affichage, ils sont au nombre de 604, dont la majorité, soit 119, se trouve dans la commune d'Oran, toujours selon les informations de l'Anie. Mais jusqu'à hier, les rectangles blancs étaient toujours vides.