Quarante incendies et mille hectares de forêt et de maquis détruits sont recensés depuis le déclenchement de l'opération de lutte contre les incendies au début du mois de juin 2005. Tel est le dernier bilan qui nous a été communiqué par les services de la conservation des forêts de la wilaya de Batna. Ce bilan n'est pas définitif parce que certains incendies continuent à brûler, à l'exemple de celui de Guesbat, plus précisément dans la forêt domaniale de Boutaleb, située à la frontière de Sétif, où, aux premières nouvelles, sept hectares de maquis de chêne vert ont été complètement ravagés, et à l'exemple de l'incendie (n°40) déclaré le 9 août dernier à l'endroit dit Fathir. Les incendies qui ont le plus causé de dégâts au patrimoine forestier de la wilaya et qui sont à l'heure actuelle totalement circonscrits ou maîtrisés semblent, pour l'instant, ceux enregistrés dans les forêts de Maâfa, Bouzina, S'gag (au sud du chef-lieu de la wilaya de Batna) et à Belezma (nord-ouest). Si les incendies sont en action de comptage, leurs origines ou leurs pyromanes restent inconnus ou sujets de supputations. L'absence de postes d'observation sur les sommets de montagnes n'a pas permis aux gardes forestiers de prévenir les incendies et de les signaler à temps pour les circonscrire et empêcher leurs flammes de se propager. Sur ce sujet, un cadre forestier nous confie : “faute de postes de vigie chargés de la surveillance et de la prévention des incendies, il serait très difficile de déterminer avec exactitude le départ ou l'origine exacte d'un incendie.” Sur la même lancée, il ajoute : “Auparavant, nous avions vingt-six postes de vigie postés sur les différents sites forestiers et chargés d'observer la forêt et en cas de déclaration d'incendies, ils nous avertissent et l'action de lutte contre les feux de forêts est immédiatement déclenchée pour intervenir et contenir l'incendie dans ses limites. Malheureusement, pour l'instant, nous intervenons une fois que les fumées sont perçues dans le ciel et que les feux se sont propagés.” D'autres forestiers nous ont signalé le problème ou le manque de postes de transmission qui les handicape dans leur mission pour rentrer en contact avec leurs collègues ou avec la direction afin de leur signaler la situation qui prévaut sur le terrain ou leur signaler des feux de forêt. De même, d'autres handicaps sont à enregistrer, tels que le manque des moyens de locomotion, les pistes impraticables et l'insuffisance de points d'eau qui seraient, à l'heure actuelle, au nombre de trente-deux, c'est-a-dire un point d'eau pour neuf mille neuf cents hectares alors que les normes indiquent qu'il faut un point d'eau pour cinq mille hectares. D'autres paramètres s'ajoutent aux autres précités et ne permettent pas aux gardes forestiers et aux sapeurs-pompiers d'intervenir pour circonscrire l'incendie lorsqu'il est immédiatement déclaré. Un garde forestier les énumère dans les points suivants : les accès difficiles dus aux reliefs accidentés ; la situation sécuritaire ; les champs parsemés de mines et les moyens de locomotion. Certains cadres des forêts proposent carrément l'équipement de la conservation des forêts de un à trois avions de lutte contre ces incendies, équipés d'un important réservoir d'eau, produits par la société de construction aéronautique canadienne du même nom. B. Belkacem