Selon un inspecteur de contrôle qui a préféré garder l'anonymat, plus de la moitié de ceux commercialisés ne répondent pas aux critères de sécurité établis par les services spécialisés. Premiers froids, premières intoxications au monoxyde de carbone et premiers bulletins de renseignements quotidien (BRQ) de la Protection civile "dédiés" à ce tueur silencieux, qui fait beaucoup de bruit, particulièrement dans la wilaya de Relizane. Comme tant d'autres régions du pays d'ailleurs, Relizane n'est pas en reste, en particulier Bermadia et ses ramifications tentaculaires, qui concentre, à elle seule, la majorité des cas d'asphyxie et de décès imputés à ce gaz inodore, invisible, mais mortel qui décime parfois des familles entières. Depuis le début de la campagne de sensibilisation sur les risques d'asphyxie au monoxyde de carbone, lancée, récemment, par la SDO-Ouest de Relizane, en étroite collaboration avec la Protection civile, de nombreuses anomalies ont été réitérées par les agents de ces deux institutions. Ainsi, 40% des installations des appareils de chauffage des foyers visités, l'année écoulée, ne sont pas conformes, nous confia une source de la direction de wilaya de la Protection civile. L'autre constat dressé par les équipes chargées de ladite opération est relatif à la fois à la vétusté des appareils de chauffage utilisés dans les foyers visités et à leur conformité, avec les normes de sécurité mondialement admises, qui n'est pas du tout évidente. Un constat auquel ont adhéré, également, les responsables de la SDO-Ouest. Ces derniers n'ont pas hésité à pointer un doigt accusateur en direction de ces commerçants qui continuent d'importer des appareils de chauffage qui ne sont pas conformes avec les règles de sécurité. Selon un inspecteur de contrôle, qui a préféré garder l'anonymat, plus de 50% des appareils commercialisés ne répondent pas aux critères de sécurité établis par les services spécialisés. Ces appareils sont à l'origine de beaucoup de cas de décès au monoxyde de carbone enregistrés à travers le territoire national. 500 personnes meurent, chaque année, par asphyxie au monoxyde de carbone, selon la Protection civile. Ces chiffres doivent nous inciter à doubler d'efforts afin de mettre un terme à ces drames qui ne cessent d'endeuiller des familles entières. L'implication des services à la fois de contrôle, de la Protection civile et de la SDO-Ouest est plus qu'indispensable. C'est une urgence qui s'impose face à ces risques auxquels sont confrontés de nombreux foyers. Et dans cette lutte contre le monoxyde de carbone, le citoyen a, lui aussi, sa part de responsabilité. Ce dernier devrait utiliser un appareil de chauffage qui répond aux normes, estime, de son côté, Souad B., la chargée de communication de la SDO de Relizane. Et d'ajouter : "Il faudrait toujours faire appel à un plombier qualifié pour installer son appareil de chauffage. D'autres opérations sont nécessaires, voire vitales, avant la mise en service de son chauffage, à savoir le ramonage des cheminées et la vérification périodique de l'installation du gaz. Il s'agit, en effet, de gestes anodins mais qui peuvent sauver des vies humaines." Cette même responsable a également mis l'accent sur les "modifications apportées par des locataires aux installations de gaz, après l'obtention du certificat de conformité délivré par les services concernés, et ce, sans faire appel à un agent agréé", ainsi que "les changements de la tuyauterie en cuivre par une autre en polyéthylène flexible, et l'achat de chauffages dépourvus de gaine d'évacuation, traditionnellement destinés aux endroits ouverts et aux grandes surfaces et non aux appartements".