La marche d'hier a été marquée par la présence très applaudie du comédien Abdelkader Djeriou, qui a rejoint la manifestation après avoir animé une conférence sur le théâtre à l'USTO. Hier, à l'occasion de leur 39e marche, les étudiants d'Oran sont sortis en force pour exprimer leur opposition à la tenue d'une élection présidentielle organisée par le même régime, dont des millions d'Algériens exigent le départ depuis neuf mois. Les marcheurs étaient d'autant plus déterminés que la justice venait de condamner des manifestants de Tlemcen à la prison ferme et que de nouvelles interpellations de citoyens opposés à l'élection étaient signalées dans certaines wilayas. "Les gens qui sont au pouvoir perdent leur temps. Ils auront beau intimider, interpeller, jeter en prison, la vague de la liberté du 22 février les emportera comme elle a emporté l'ancien président et ses proches", a résumé un manifestant, tandis que les manifestants scandaient des slogans exprimant leur volonté inébranlable de conduire leur mouvement jusqu'au bout. "Diroulna les menottes, wallah man voto…" (Mettez-nous des menottes, nous ne voterons pas…), "… Oulla berssas aâlina tirou, wallah mana habssine" (…Tirez-nous dessus, nous ne nous arrêterons pas), criaient-ils le long du traditionnel itinéraire menant de la place du 1er-Novembre au siège de la wilaya. La marche d'hier a été marquée par la présence très applaudie du comédien Abdelkader Djeriou, qui a rejoint la marche après avoir animé une conférence sur le théâtre à l'USTO. "Certains étudiants orientés ont tenté de chahuter sa conférence lorsqu'il a commencé à parler de politique. Alors, nous avons décidé d'écourter et de rejoindre la marche", relatera un étudiant, tandis que le comédien engagé prenait le haut-parleur, place du 1er-Novembre, pour réitérer son rejet de l'élection "telle qu'elle se présente" et affirmer que le hirak ira jusqu'au bout de sa logique. Y compris en cas d'élection d'un nouveau président le 12 décembre. "Une véritable opposition naîtra et sera portée par les enfants du peuple algérien", a-t-il notamment déclaré, en saluant la conscience politique des étudiants et leur amour pour la patrie. Les étudiants, qui étaient accompagnés par des enseignants universitaires et des citoyens ordinaires, ont également appelé à la libération des détenus de la révolution et à l'arrêt de la répression contre des manifestants pacifiques. "Les services de sécurité sont là pour protéger les biens et les personnes, et non pour réprimer des manifestations pacifiques", a dénoncé un manifestant, encore sous le coup des violences perpétrées samedi dernier contre les citoyens opposés à l'élection présidentielle. En tout état de cause, les étudiants ont réitéré leur rejet de l'élection présidentielle et leur volonté à continuer de lutter pour arriver à libérer l'Algérie.