Le front anti-élection présidentielle du 12 décembre ne cesse de s'amplifier dans la wilaya de Béjaïa. En effet, parallèlement aux actions de rue qui rythment quotidiennement la scène locale, une grève générale de quatre jours, à savoir les 8, 9, 10, 11 décembre prochains, se profile à l'horizon. Les responsables de l'union de wilaya de l'UGTA et le coordinateur de wilaya de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens) se sont engagés, hier, devant les nombreux activistes du hirak qui ont envahi, dans la matinée, leurs sièges respectifs, à lancer un appel à la grève générale, tous secteurs confondus, pour les 8, 9, 10 et 11 du mois de décembre en cours. Un mouvement de grève qui s'inscrit dans la perspective du "rejet massif du simulacre d'élection visant à régénérer le système", expliquent les animateurs du mouvement populaire à Béjaïa. Après avoir réussi à arracher l'engagement du "syndicat-maison" (UGTA) à appuyer l'initiative du hirak, le groupe de militants béjaouis ont pris langue avec les responsables de bon nombre d'entreprises économiques, relevant des secteurs public et privé, pour les inviter à adhérer au mot d'ordre de grève générale de quatre jours, en signe de protestation contre le passage en force du pouvoir en place. "Tous les responsables des sociétés que nous avons rencontrés à Béjaïa ont été unanimes à afficher leur soutien aux actions menées dans le cadre de notre révolution pacifique. Du coup, nous tenons à rassurer l'ensemble des travailleurs de la région de l'engagement solennel pris par leurs employeurs quant à leur adhésion à ce mot d'ordre de grève générale de quatre jours", nous a déclaré, hier, Yanis Adjlia, l'un des activistes du hirak à Béjaïa. À noter que les représentants du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) de Béjaïa, qui regroupe des partis politiques de la mouvance démocratique, des syndicats autonomes et des organisations non gouvernementales, s'attellent à rejoindre cet appel à un débrayage de quatre jours pour renforcer davantage ce front anti-élection qui prend forme à une dizaine de jours de la date de la tenue du scrutin. C'est ce que nous a affirmé, hier, Rachid Bedjaoui, cadre du Parti des travailleurs (PT) et membre du PAD de Béjaïa. Selon lui, les Forces du pacte de l'alternative démocratique, qui se sont engagées amplement dans le mouvement populaire né le 22 février, ne peuvent qu'adhérer aux initiatives visant à faire aboutir les revendications légitimes du peuple algérien qui rejette la mascarade électorale du 12 décembre, tout en exigeant le départ de toutes les figures du système et la mise en place d'une véritable transition démocratique. Par ailleurs, il est à signaler que le siège de la daïra d'Adekar, à 50 km au nord-ouest de Béjaïa, a été pris d'assaut, hier, par de nombreux citoyens qui ont érigé un muret devant l'entrée de l'institution, en signe de rejet du scrutin présidentiel du 12 décembre. Les manifestants ont également réclamé, lors de ce rassemblement, la libération de tous les détenus d'opinion.